Visionnez également le reportage dans le grand magasin et l'interview de Jean-Michel Serres, président de la FNP (Fédération nationale porcine). |
Des éleveurs de porcs venus de la Sarthe et les représentants de la Fédération nationale porcine (FNP) se sont rendus jeudi à Charenton-le-Pont à la limite de Paris, dans un centre commercial pour décerner un Pique-sous d'or à la grande distribution. Leur objectif est de dénoncer les marges que prennent les enseignes au détriment des producteurs et des consommateurs.
«Voilà un an, lors du Salon international de l'agriculture, je me souviens d'un discours (celui du président de la République, NDLR) dénonçant le décalage entre les prix agricoles et ceux à la consommation, souligne Jean-Michel Serres, le président de la FNP. Depuis, rien a été fait.»
L'organisation syndicale ne manque pas d'arguments. Elle s'appuie sur la récente étude de UFC-Que choisir sur l'écart entre les prix à la production et ceux à la consommation, ainsi que sur le rapport Besson. La FNP considère que l'Observatoire des prix et des marges ne fonctionne pas et que la LME (loi de modernisation de l'économie) ne donne pas les résultats annoncés.
«Il y a des produits dans les rayons sur lesquels la distribution fait 30% de marge nette, s'insurge Jeff Trébaol, le vice-président de la FNP. Cela représente 5 €/kg. Alors que nous, dans les élevages, nous avons un différentiel entre le prix payé au producteur et son coût de revient de 0,20 €/kg.»
Les syndicalistes ont aussi insisté sur le fait que quand les prix à la production baissent, il arrive que ceux à la consommation progresse. «Le consommateur ne profite pas des baisses des cours du porc», souligne Jean-Michel Serres. «La grande distribution tue le secteur de la production, assure Jeff Trébaol. Il faut que le consommateur se rende compte que le producteur ne gagne pas d'argent.»
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