Guillaume Roué, le président d’Inaporc, l’interprofession porcine, a insisté mardi, lors d’une conférence de presse, sur la nécessité d’une sortie de crise rapide pour les producteurs de porcs. Il considère que c’est une condition indispensable pour que la France conserve son potentiel de production, qui, en 2008, a mieux résisté à l’érosion que celui des autres bassins européens de production.
«Nous subissons une crise grave depuis deux ans, a souligné Guillaume Roué. Tous les fondamentaux sont aujourd’hui réunis pour la sortie de crise.» Notamment, la production communautaire reculait de 5% à la fin de 2008. Il reste à savoir quand cette sortie de crise interviendra.
«Si nous n’en sommes pas sortis dans six mois, ce sera la bérézina. Tout le monde sera perdant, y compris les consommateurs. Nous sommes dans une filière où 3% de production en moins peuvent entraîner une hausse de 30% des cours.»
Jean-Michel Serres, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), a souligné que les sorties de crise étaient de plus en plus difficiles. Il a cité le cas d’un élevage important du Finistère engagé dans une procédure de redressement judiciaire.
Il a insisté sur l’urgence à combattre les distorsions de concurrence entre les pays de l’Union européenne face à une Pac de plus en plus libérale et à l’abandon des soutiens de marché.
Les relations avec la grande distribution sont revenues sur la table lors de la conférence de presse. «Nous souhaitons, parce que c’est nécessaire, pouvoir répercuter jusqu’aux consommateurs les hausses [des coûts de production, NDLR] constatées à la production», a insisté Guillaume Roué.
Jean-Michel Serres a souligné le besoin «d’un code de bonne conduite avec la grande distribution afin que les prix de fond de rayon reste attractifs», et que ceux des promotions ne jettent pas le discrédit sur la qualité du produit.
Lire également:
Porc: la FNP décerne un Pique-sous d'or à la grande distribution (avec le reportage VIDEO et l'interview de Jean-Michel Serres).