Le 30 décembre 1999 est resté inscrit dans la mémoire des Charentais. A leur réveil, ce jour-là, ils découvrent une vision de cauchemar : bâtiments démolis, terres de marais inondées, forêts couchées par des vents d'une rare violence.
Les éleveurs en hors-sol et surtout les maraîchers sont durement touchés : toitures emportées, serres détruites par les assauts du vent. Certains exploitants ne s'en sont pas remis et ont dû, dans les années suivantes, abandonner le métier. Quant aux forestiers, leurs arbres sont par terre, enchevêtrés, inexploitables.
Dix ans après, les forêts ont repris vie
Dix ans après, on travaille encore à déblayer des chablis. Mais de la tragédie ressortent aussi quelques bienfaits. Pour mener à bien le nettoyage des forêts, des regroupements de propriétaires forestiers se sont constitués. « Ces regroupements ont permis de réunir les parcelles et d'en exploiter en commun », souligne Jean-Claude Deveau, agriculteur à Orignolles, dans la Charente-Maritime.
« Dans le secteur, l'entente a été rapide et cordiale dès le début, malgré le traumatisme de la tempête », souligne-t-il. Le nettoyage et le reboisement ont pu s'organiser très vite. « Aujourd'hui, les bois sont plus beaux... »
Progrès technique
La tempête a eu un second effet que personne n'avait prévu : elle a accéléré le progrès technique pour le travail des forestiers, et notamment des bûcherons. « Auparavant, nous travaillions encore avec des petites tronçonneuses. Nous sommes passés aux machines d'abattage, avec des rendements beaucoup plus importants. »
Le foncier a dû s'adapter à ces nouveaux équipements. Les regroupements, nés dans l'urgence au lendemain de la tempête, doivent ainsi perdurer pour une meilleure exploitation du bois.