Les agriculteurs exposés à de forts niveaux de pesticides, mais aussi ceux qui les utilisent pour leurs plantes d'intérieur, ont un plus grand risque de développer une tumeur cérébrale. Ce sont les conclusions d’une étude publiée en ligne dans la revue britannique spécialisée Occupational and Environmental Medicine (http://oem.bmj.com - attention, la consultation est payante).
Selon cette étude, menée dans le sud-ouest viticole français, l'augmentation du risque est statistiquement significative pour de forts niveaux d'exposition aux pesticides. Pour les agriculteurs exposés aux niveaux les plus élevés, le risque est ainsi plus que doublé, toutes tumeurs cérébrales confondues. Il est même multiplié par plus de trois si l'on ne considère que les gliomes (tumeurs du cerveau les plus fréquentes chez l'adulte).
Le risque de développer une tumeur cérébrale serait aussi plus que doublé pour les personnes qui traitent leurs plantes d'intérieur avec des pesticides.
L'étude réalisée entre mai 1999 et avril 2001 porte sur un échantillon limité (221 adultes domiciliés en Gironde ayant une tumeur cérébrale et 442 témoins non malades). Le docteur Baldi souligne la nécessité de travaux ultérieurs sur des échantillons plus importants afin de déterminer si le risque est plus spécifiquement lié aux gliomes et d'approfondir une possible association avec une famille particulière de pesticides.
Dans les vignobles, les fongicides représentent 80% des pesticides utilisés, note le docteur Baldi. En ce qui concerne le lien entre traitement des plantes d'intérieur par pesticides et tumeurs cérébrales, l'étude n'a pas pu déterminer le possible rôle d'autres facteurs domestiques.
L'étude a été conduite par Isabelle Baldi (Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement, Bordeaux). Y ont également participé Dorothée Provost, Anne Jaffre, Anne Gruber et Patrick Brochard (laboratoire Santé, Travail, Environnement de l’Université Bordeaux II), Pierre Lebailly, Véronique Loyant (Grecan, Centre François Baclesse, Université de Caen), Hugues Loiseau (service de Neurochirurgie, CHU Pellegrin, Bordeaux), Anne Vital (laboratoire d'anatomopathologie, Université Bordeaux II). dans le sud-ouest viticole français. Les premiers résultats avaient été présentés en mars 2006 à Paris.