La grande distribution «se moque un peu du monde» en étant largement absente d'une réunion professionnelle consacrée mardi à la crise provoquée par les mauvaises ventes de pêches et de nectarines, a déclaré Jean-Michel Lémétayer.
«Seuls un employé de la Fédération du commerce et de la distibution (FCD) et un représentant d'Intermarché étaient présents à cette réunion dont l'enjeu était de tenter de redresser la situation du secteur», a ajouté M. Lémétayer.
Le président de la FNSEA a qualifié de «mi-figue, mi-raisin» le bilan du premier week-end de promotion de ces deux fruits dans les supermarchés et les hypermarchés ainsi que sur les aires de stationnement des centres commerciaux auquel deux ministres, Christine Lagarde (Economie) et Michel Barnier (Agriculture) ont participé.
«Cette opération a été décidée dans la précipitation pour éviter l'application du mécanisme du coefficient multiplicateur maximal qui limite les marges en cas de crise et pendant un week-end où les clients ne fréquentent pas beaucoup les grandes enseignes de distribution», a souligné M. Lemétayer.
Pour le président de la FNSEA, «si la situation ne se redresse pas dans les huit jours, nous demanderons l'application du coefficient multiplicateur pour qu'il y ait une transparence dans les marges».
M. Lemétayer affirme avoir constaté, en début de semaine près de Rennes, des pêches et nectarines qui étaient vendues dans des grandes enseignes de 2,30 à 2,70 euros/kg alors qu'elles étaient achetés moins de 1 euro/kg aux producteurs.
Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, la FNSEA indique que la distribution est «face à ses responsabilités».
La grande distribution jouant un rôle important dans la commercialisation des fruits et légumes, «les producteurs attendent de celle-ci qu’elle prenne immédiatement ses responsabilités pour sauver leur fin de campagne», déclare la FNSEA.
«Les producteurs scruteront particulièrement l’évolution des marchés au cours des prochains jours, attendant la sortie effective de la situation de crise avérée qui remet en cause la pérennité de leur activité. Ils n’excluent aucune nouvelle action pour la défense de leur revenu», ajoute le syndicat.
Une nouvelle réunion, avec l'ensemble de la filière, doit avoir lieu mercredi soir avec le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, pour tenter de trouver des solutions à la crise des pêches et nectarines.