La protection de la biodiversité et de l’environnement ne reçoit pas le soutien nécessaire. Le service rendu n’est pas du tout rémunéré. C’est ce qui ressort d’une journée de débat sur la Pac organisée par WWF et FNCivam, mardi 14 octobre: «Quelles perspectives pour une agriculture durable?».
«Il est urgent de sortir de l’orientation actuelle des aides, qui ne soutient pas l’agriculture durable», a déclaré Denis Gaboriau, le président de la FNCivam.
«Nous allons réorienter les aides historiques et prélever des aides sur les productions dont les prix sont rémunérateurs pour les attribuer aux secteurs qui rencontrent des difficultés», a annoncé Michel Barnier. Le ministre de l’Agriculture a fait particulièrement référence à la filière ovine.
Pour que ce soutien soit efficace, Philippe Pointereau, responsable du pôle de l'agro-environnement de Solagro, estime qu’il doit s’établir de 150 à 300 €/ha. «La France doit cesser d’appliquer le principe ''pollueur-aidé''», a-t-il dénoncé.
Martin Bortzmeyer, chef du bureau de l'agriculture du ministère de l’Ecologie, a pointé du doigt des aides agro-environnementales (MAE) inefficaces. «Elles permettent de maintenir de bonnes pratiques mais pas de basculer vers de nouvelles pratiques qui s’avèrent souvent coûteuses en investissements, a-t-il constaté. Il faut réinjecter dans le premier pilier les modifications des pratiques et la préservation de l’environnement.» Il a notamment cité l’allongement des rotations de cultures, le maintien de l’herbe et la diminution des produits phytosanitaires. Selon lui, il faut un niveau d’incitation qui permettent d’enclencher le système.
Pour tous, il existe des solutions, comme l’article 68 ou la modulation. Il suffit de les appliquer. «Il faut arrêter de dire que la contractualisation coûte cher, a scandé Guy Peterschmitt, responsable du service de l'économie agricole de la DDAF du Haut-Rhin. C’est totalement faux.»