Le groupe français Roquette, spécialiste de la transformation des matières premières agricoles, a annoncé mardi le lancement d'un programme de recherche et développement sur les microalgues afin de se positionner sur les marchés de la nutrition, de la santé et de la cosmétique.
Ce programme, baptisé «Algohub», bénéficiera d'un budget de 28,4 millions d'euros sur cinq ans, a précisé Marc Roquette, PDG du groupe éponyme, lors d'une conférence de presse à Paris.
Roquette est le chef de file d'un consortium qui réunit 14 partenaires (industries, centres de recherche, PME, sociétés innovantes), parmi lesquels le groupe agroalimentaire Bonduelle, l'institut Pasteur de Lille, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ou encore le groupe pharmaceutique Pierre Fabre.
L'objectif est de faire émerger une industrie autour de ce secteur encore peu développé. «Nous visons le marché mondial», a assuré Marc Roquette, qui a affiché sa volonté d'être l'un des leaders de ce marché en devenir. Il a aussi annoncé être prêt à acheter des sociétés qui sont sur ce domaine.
Au début de 2008, le groupe a racheté une société allemande, BPS (Bioprodukte Prof. Steinberg), spécialisée dans la culture des microalgues à des fins alimentaires.
Ce programme a reçu le soutien financier à hauteur de 10 millions d'euros de la banque publique d'aide aux PME, Oséo, a annoncé son président, François Drouin.
Sur les plus de 30.000 espèces de microalgues dans le monde, deux sont particulièrement connues, la chlorelle et la spiruline. La première sert en nourriture humaine et animale (aquaculture). Plus récente, la spiruline est utilisée, principalement en Asie, à des fins commerciales (compléments alimentaires, cosmétologie...).
L'objectif de ce programme est d'explorer toute la biodiversité des microalgues et d'en extraire des composants qui pourront être utilisés dans la pharmacie (maladies inflammatoires, hypertension artérielle, notamment).