Quatre régions du grand Ouest ont affirmé de concert mardi que l'Union européenne (UE) devait «préserver» son «indépendance alimentaire» dans le cadre d'une Pac qui joue «un rôle de régulation», lors d'une conférence de presse.
«Nous ne sommes pas dans une logique de lamentations, mais dans une logique de propositions», a déclaré le président de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette (PS), aux côtés du président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian (PS), de Laurent Beauvais (PS), vice-président de la Basse-Normandie, et de Serge Morin (Verts), vice-président du Poitou-Charentes. Les élus tenaient une conférence de presse commune dans une exploitation agricole à Changé (Mayenne).
«Il faut préserver l'indépendance alimentaire de l'Europe», a expliqué M. Auxiette, alors que les cours des matières premières, comme les céréales, flambent et changent la donne agricole. «La Pac doit être considérée comme une fonction régalienne de l'Europe», a-t-il ajouté, et «elle doit jouer un rôle de régulation des marchés».
M. Le Drian a plaidé pour «le maintien indispensable d'une régulation par une politique douanière», appelant à une «position claire» sur le sujet dans le cadre de l'OMC. Il s'est également prononcé en faveur des quotas laitiers, qui jouent «le rôle de filet de sécurité».
La prise en compte de «l'environnement» et «la régionalisation» de la mise en oeuvre de la Pac, dans un cadre budgétaire qui «préserve les montants actuels» figurent aussi parmi les objectifs de ces régions phares de l'agriculture française.
L'ensemble de ces propositions pour réformer une Pac «inadaptée», «opaque» et «centralisée» seront «portées» à la présidence française de l'UE, au deuxième semestre de 2008. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a affirmé samedi au Salon de l'agriculture qu'il profiterait de la présidence française de l'UE pour engager «une refondation» de la Pac, normalement fixée en 2013 par le calendrier européen.