Les massifs français se sont regroupés pour défendre une politique agricole de montagne ambitieuse. Le 27 février 2013, sur le plateau de « Terre d'Info » au Salon de l'agriculture, ils ont fait part de leurs propositions pour la future Pac. Ils suggèrent notamment un fort recouplage des aides aux élevages de montagne et une revalorisation des ICHN (indemnités compensatoires de handicap naturel).
« L'agriculture de montagne répond aux enjeux environnementaux et sociétaux. En ce sens, elle doit être accompagnée par les ministères et l'Europe », a déclaré Jean-Michel Anxolabehere, président de l'association des chambres d'agriculture des Pyrénées (Acap). L'Association régionale du développement agricole et rural (Ardar, massif du Jura), le Sidam (Massif central), l'Acap et la Conférence agricole alpine et les Vosges ont formé un groupe de travail afin de peser dans les réflexions sur la future Pac auprès des pouvoirs publics, mais aussi en interne (APCA, syndicats).
Une note de positionnement, issue des différents groupes de travail, a été transmise au ministre de l'Agriculture pour faire valoir la nécessité de soutenir les productions de montagne. Le groupe suit notamment la proposition de la Commission européenne qui suggère une convergence nationale sur cinq ans avec une première marche à 40 % dès 2014. Il souhaite par ailleurs une revalorisation des DPU sur les cinquante premiers hectares.
Concernant les paiements écologiques, les massifs demandent une uniformisation au niveau national – et non par exploitation – afin qu'ils soient à valeur égale sur les hectares éligibles dès 2014. Ils réclament également l'exonération des autres critères de verdissement pour les exploitations de plus de 70 % d'herbe. Ils revendiquent également une forte augmentation des aides couplées (15 %) en faveur des élevages de montagne et pensent avoir eu des signaux positifs de la part des pouvoirs publics sur ce sujet.
Sur le second pilier de la Pac, les ICHN sont au centre de toutes les attentions du groupe et restent « la mesure phare de la politique agricole de montagne ». Pour les intervenants qui se sont exprimés sur le plateau de « Terre d'Infos TV », il s'agit d'une « aide ciblée qui a montré son efficacité mais ne représente pourtant que 6 % du budget actuel de la Pac ». Le groupe appelle donc à une réévaluation des ICHN pour tenir compte de l'élévation du coût de ce handicap et de l'écart croissant de productivité qu'il génère.
Cette réévaluation se ferait par le basculement de la PHAE (prime herbagère agroenvironnementale) vers l'ICHN et une augmentation des plafonds européens. « Là encore, il nous semble que nous avons été entendus », indique Christophe Léger, président du Suaci Alpes du Nord.
Le pastoralisme, quant à lui, porte un enjeu environnemental qui doit être maintenu. Le groupe propose, entre autres, la création d'une MAE (mesure agroenvironnementale) destinée à ces surfaces.