La représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab, a indiqué dans une interview parue mardi en Allemagne qu'elle croyait à une conclusion « en un an » du cycle de négociations de Doha à l'OMC.
« Nous pourrions y arriver en un an », a dit Mme Schwab à la Süddeutsche Zeitung, en indiquant « Nous ne sommes désormais plus occupés à nous accuser les uns les autres, mais nous discutons du contenu. »
« Je crois que l'opinion dominante désormais, c'est que plus vite nous progresserons, mieux c'est », a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la prochaine expiration du mandat de négociation accordé par le Congrès américain, Susan Schwab s'est voulue rassurante: « Nous voulons d'un côté le meilleur accord possible et de l'autre obtenir une prolongation du mandat. Si nous arrivons à une percée dans les négociations, le Congrès nous soutiendra. »
La représentante américaine a aussi jugé que l'Allemagne, qui préside à la fois l'Union européenne et le G8, serait un « acteur important » des négociations.
La ministre française du Commerce extérieur, Christine Lagarde, s'est quant à elle interrogée mardi, lors d'une visite en Australie, sur « la sagesse de pousser les feux » afin de boucler un accord, sur la base des paramètres existants, dans les négociations à l'OMC.
« Mon sentiment personnel, c'est que sauf à aboutir à une solution qui convienne dans des délais très rapides, ce serait probablement utile de faire une pause pour réexaminer le périmètre de la négociation et y intégrer peut-être tout ou partie des éléments qui ont été abandonnés en 2004 », a-t-elle ajouté.
La ministre avait déjà émis le souhait d'une « vraie pause » plutôt que de vouloir à tout prix respecter l'échéance du 1er juillet à laquelle s'obligent les négociations actuelles. Cette « pause » permettrait de revoir l'ensemble des paramètres, comme l'environnement, le rôle des pays émergents, la finalité des grandes productions agricoles...
« Pourquoi ne pas essayer d'avoir un bon accord plus large dans son champ d'application, quitte à ce ce que ce soit en 2009, plutôt que de faire un accord à toute force sur des paramètres qui sont un peu dépassés », a estimé la ministre.
Elle a une nouvelle fois appelé à des concessions « de l'autre côté de la table », et en particulier des Etats-Unis.
« On a vraiment un sentiment que ce sont les Européens qui sont à la manoeuvre tout le temps », a-t-elle regretté, citant la réforme de la Pac en 2003 et le projet de réforme des soutiens à l'exportation en 2005.