Le candidat du Mouvement pour la France (MPF) à l'Elysée, Philippe de Villiers, a fustigé mardi « l'Europe qui est en train de démanteler » l'agriculture française, prônant pour sa part une agriculture « d'entrepreneurs » protégés par la préférence communautaire.
La commissaire européenne à l'agriculture Mariann Fischer-Boel « a fait une croix sur l'agriculture européenne », en incitant les agriculteurs à avoir une seconde activité, a répété M. de Villiers à la presse et à différents exposants du Salon de l'agriculture qu'il visitait.
« On avait une Europe qui protégeait notre agriculture », mais aujourd'hui « l'Europe est en train de la démanteler », a-t-il dit, en citant « le blé ukrainien, les pruneaux chiliens, la viande argentine, le vin australien », qui arrivent sur le marché européen.
« Dans tous les produits où la France excelle, l'Europe installe une concurrence parce qu'elle préfère traiter avec l'OMC (organisation mondiale du commerce) pour vendre des Airbus hypothétiques à la Chine plutôt que défendre nos terroirs », a regretté M. de Villiers.
Le candidat s'est prononcé pour une agriculture « d'entrepreneurs », rémunérés par des « prix de marché » dans un espace européen protégé par la « préférence communautaire ».
Il a estimé qu'il fallait de toute façon « sortir les produits agricoles de l'OMC », en créant une organisation internationale spéciale pour les gérer. « Les produits agricoles sont attachés à des territoires (...) ils sont comparables à des produits culturels » et doivent donc avoir un statut spécifique, a-t-il dit.
Enfin interrogé sur la politique à tenir en matière d'OGM, M. de Villiers a estimé que « ce n'est pas à Bruxelles de nous imposer les OGM », et que c'était « au peuple français de décider ».
« Il faut traiter » la question « avec le principe de précaution », et « ne pas jouer aux apprentis sorciers », ce qui veut dire appliquer dans l'immédiat « un moratoire », a-t-il dit.