La France a « fermement » rappelé jeudi au commissaire européen Peter Mandelson qu'elle s'opposerait à toute concession supplémentaire de l'Union européenne dans le cadre d'une relance des négociations à l’OMC.
Selon un communiqué publié à l'issue d'une rencontre à Paris avec Peter Mandelson, le chef de la diplomatie Philippe Douste-Blazy et la ministre déléguée aux Affaires européennes Catherine Colonna ont assuré que la dernière offre de l'UE en octobre 2005 « constituait une ligne rouge » et « épuisait les marges de négociation » des Européens.
La France, ont assuré les deux ministres, est « en faveur d'un accord ambitieux, global et équilibré sur le programme de Doha ». Mais ils ont « souligné la nécessité que les principaux partenaires commerciaux de l'Union européenne agissent dans le même esprit d'engagement constructif afin que les négociations puissent être menées à bonne fin ».
Les ministres ont par ailleurs « encouragé » la Commission européenne à poursuivre ses discussions avec les pays membres de l'UE « en vue du lancement de négociations commerciales bilatérales avec certains pays émergents en Asie ».
Selon eux, ces négociations doivent être « l'occasion pour l'Union européenne de promouvoir le modèle économique européen en veillant à assurer les conditions d'une concurrence loyale et le respect de normes sociales et environnementales ».
Le commissaire européen au Commerce avait appelé la semaine dernière à un « nouvel engagement politique » de l'UE et des Etats-Unis en faveur de la relance des négociations dans le cadre du cycle de Doha, actuellement dans l'impasse. Lundi, lors d'une visite à Washington, il avait fait état « de nouveaux espoirs ».
Les négociations lancées à Doha en novembre 2001 ont été suspendues l'été dernier en raison d'un blocage sur la question de la réduction des soutiens internes des Etats-Unis à leurs agriculteurs.