La secrétaire d'Etat française au Commerce Anne-Marie Idrac, dont le pays préside l'Union européenne, a affirmé lundi que les Européens étaient «aux limites des offres» qu'ils peuvent faire sur l'agriculture à l'OMC, réfutant qu'une nouvelle baisse des droits de douane ait été proposée.
Un porte-parole du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qui négocie au nom de l'UE, avait indiqué auparavant que l'UE était désormais en mesure de réduire ses droits de douane de 60%, au lieu des 54% annoncés précédemment, parlant d'une «avancée tout à fait considérable».
«Peter Mandelson ce matin a clarifié, a précisé ce que des discussions techniques avaient donné, ni plus ni moins», a expliqué Mme Idrac lors d'une conférence de presse. «Dans ce contexte très technique, le chiffre de réduction de 60% des droits de douane est celui qui résulte de nos calculs tels qu'ils sont aujourd'hui mis au clair par nos techniciens», a-t-elle ajouté.
«Il ne s'agit pas d'une nouvelle offre puisque nous avons clairement indiqué qu'il y avait maintenant des limites à la position européenne», a-t-elle dit. «Nous sommes aux limites des offres que nous pouvons faire.»
Le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier a indiqué que, «après les explications que nous avons eues sur ce sujet, il est très clair pour tout le monde qu'il ne s'agissait pas et qu'il ne s'agit en aucun cas d'une nouvelle offre ni d'un changement de position».
«D'ailleurs, aucun Etat membre de l'Union ne serait prêt à accepter ou à soutenir une nouvelle offre sur cette question», a-t-il dit. «C'est la base de calcul qui fait que l'on arrive à 54% ou 60%», a expliqué M. Barnier, ajoutant que «le résultat change quand on intègre dans le calcul le taux de réduction des droits pour les produits sensibles ou les produits tropicaux, pour lesquels les réductions sont plus importantes.»
M. Barnier et Mme Idrac s'exprimaient à l'issue d'une réunion des ministres européens chargés du Commerce et de l'Agriculture à Genève, en présence de M. Mandelson et de la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel, venus expliquer l'évolution d'une réunion ministérielle cruciale de l'OMC, qui s'est ouverte lundi à Genève.