L'Union européenne a annoncé, mardi, être parvenue à un accord avec les pays producteurs d'Amérique latine pour mettre fin à la «guerre de la banane» qui les oppose depuis des années.
«Les ambassadeurs de l'UE et des pays d'Amérique latine, qui se sont réunis à l'OMC à Genève, se sont mis d'accord pour mettre fin à un conflit vieux de quinze ans concernant les importations de bananes dans l'UE», a annoncé la Commission européenne, dans un communiqué.
Cet accord prévoit de réduire les droits de douane européens sur la banane d'Amérique latine, les faisant passer graduellement de 176 euros latonne actuellement à 114 euros d'ici à 2017.
En échange, les Etats-Unis, dont les multinationales commercialisent des bananes d'Amérique latine, et qui avaient attaqué l'UE avec les pays latino-américains à l'OMC, «ont accepté de mettre fin à leur conflit avec l'UE», précise le communiqué.
Pour ne pas pénaliser les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), souvent d'anciennes colonies européennes, dont les bananes entrent libres de droits en Europe, la Commission européenne a par ailleurs «offert de mobiliser jusqu'à 200 millions d'euros» d'aide financière supplémentaire à ces pays, afin de les aider à «s'ajuster à une concurrence plus sévère de l'Amérique latine».
Cet accord met fin à la «guerre de la banane», qui oppose depuis des années les pays d'Amérique latine producteurs de bananes et les Etats-Unis à l'Union européenne.
Elle s'est aggravée en 1993 quand l'UE a décidé d'accorder un régime douanier préférentiel aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), pour la plupart d'anciennes colonies européennes, leur permettant d'exporter des bananes sans droit de douane vers l'Europe.
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a salué l'accord trouvé mardi. «Celai prouve qu'il n'y a pas de questions commerciales qui ne soient pas réglables par les membres de l'OMC», a-t-il ajouté, relevant que cette dispute avait été «l'une des plus complexes techniquement, sensible politiquement et significative commercialement jamais portée devant l'OMC.»
«Cela a été une des plus longues sagas de l'histoire du système commercial international depuis la Seconde Guerre mondiale», a-t-il insisté.
«J'espère que le même esprit de pragmatisme, de créativité et de diplomatie permettra de revigorer les négociations du cycle de Doha», a conclu le directeur général de l'OMC, qui tente depuis des mois de relancer les laborieux pourparlers engagés depuis 2001.