Le Brésil se servira des mesures de rétorsion que l'OMC l'a autorisé à prendre contre les Etats-Unis comme arme de dissuasion pour pousser Washington à arrêter de subventionner ses producteurs de coton, a indiqué mardi le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim.
«Nous ne voulons pas sanctionner, mais que cette autorisation (d'appliquer des mesures de rétorsion) nous serve d'outil de négociation, ce qui permettra, nous l'espérons, un changement dans la législation de ce pays et d'autres pays riches» considérée comme déloyale, a souligné Celso Amorim.
Le ministre brésilien s'exprimait dans le cadre de l'inauguration d'un Forum des ministres de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud.
«Nous aurons bientôt une petite liste de mesures de rétorsion et la présence de cette petite liste sera très utile pour négocier», a ajouté le ministre, indiquant que le Brésil ne pensait pas appliquer les sanctions dans l'immédiat.
L'OMC a annoncé lundi à Genève qu'elle autorisait le Brésil à réclamer des compensations aux Etats-Unis à cause des subventions accordées par Washington à ses producteurs de coton, un litige qui dure depuis septembre 2002.
La demande de compensations du Brésil fait suite à la condamnation en appel le 2 juin 2008 des subventions américaines au coton, considérées comme déloyales par Brasilia et reconnues comme telles par l'OMC.
Pour la seule année 2006, le montant maximal des sanctions a été établi par l'OMC à 147,4 millions de dollars. «Pour les années ultérieures, un montant annuel (sera) à déterminer par application» d'une formule mathématique complexe énoncée par l'instance d'arbitrage de l'organisation.
Le Brésil a calculé le montant des sanctions à 800 millions de dollars (560 millions d'euros).
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