Les associations d'éleveurs expriment, lundi dans un communiqué, leur crainte de voir leur statut disparaître avec la loi de modernisation agricole qui doit être votée d'ici à la fin de l'année.
Selon elles, le projet proposerait en effet «l’obligation du transfert de propriété» pour la reconnaissance des organisations de producteurs, et une «orientation des soutiens publics vers les seules organisations commerciales».
«Ce serait anéantir l’action d’éleveurs regroupés depuis plus de 30 ans dans des structures collectives en association avec leurs partenaires de la filière, commerçants, marchés, abatteurs, bouchers… et agissant au quotidien pour la valorisation du produit et l’orientation de la production, explique le communiqué. Ce serait priver les éleveurs d’une liberté fondamentale, celle du choix de leur mode de commercialisation, celle de la maîtrise de la valorisation de leurs bovins. Ce serait s’orienter vers une politique dirigiste, et vers un modèle uniformisé et standardisé qui ne rassemble que 25% des éleveurs, alors que les spécificités du secteur imposent une autre vision économique.»
Les associations d’éleveurs, rassemblées au sein d’Elvea France, avec l’appui des fédérations de la filière, FNB (Fédération nationale bovine), FFCB (Fédération française des commerçants en bestiaux), FMBV (Fédération française des marchés de bétail vif) et FNICGV (Fédération nationale de l’industrie et des commerces en gros des viandes), demandent donc aux pouvoirs publics et aux parlementaires de peser les choix politiques qui vont être actés dans le cadre de cette future loi, et de préserver impérativement une logique d’équité.
«Ce sont de nouvelles perspectives dont ont impérativement besoin les éleveurs, en situation de crise économique majeure depuis plus de trois ans, et non d’une politique de démantèlement», indiquent ces organisations.