La France est réservée concernant la demande de plusieurs pays européens d'une «nationalisation» des procédures d'homologation des organismes génétiquement modifiés dans l'UE, a déclaré jeudi à Luxembourg sa secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno.
L'Autriche, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, la Lettonie, la Lituanie, Malte, les Pays-Bas et la Slovénie ont demandé que la possibilité soit donnée aux pays d'interdire la culture de semences génétiquement modifiées sur leur territoire.
La France n'a pas signé cette demande, qui revient à «nationaliser» les autorisations, «car elle comporte des ambiguïtés», a expliqué Mme Jouanno au cours d'un point de presse en marge d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg.
«Nous la soutenons si cela ne dérape pas. Or la subsidiarité peut être à double sens», a-t-elle dit. «La subsidiarité signifie que chaque pays puisse choisir ce qui se fait sur son territoire. Si cela consiste à refuser les cultures, nous disons "oui". Mais si cela permet d'alléger les procédures pour faciliter les cultures, nous disons "non"», a précisé la ministre française.
Paris veut en revanche renforcer les procédures d'homologation, car elles s'imposent à tous les pays.
«Nous avons demandé que les procédures d'expertises soient revues et que soit prise en compte la dimension socio-économique des cultures d'OGM. Si cela n'est pas fait, nous ne bougerons pas dans notre refus de les autoriser», a averti Mme Jouanno.
Le processus d'autorisation des OGM en Europe est actuellement paralysé par la méfiance de l'opinion publique en raison des incertitudes entourant leurs éventuelles conséquences pour la santé et l'environnement à cause de la dissémination.
L'Allemagne, la France, la Grèce, l'Autriche, la Hongrie et le Luxembourg ont interdit pour ces raisons la culture du maïs génétiquement modifié de Monsanto.