Le groupement de distributeurs Système U a estimé que les promesses de sanctions de l'Administration à l'encontre de la grande distribution dans le cadre de la crise du lait sont «sans fondement» et «inéquitables», dans une lettre adressée jeudi au président Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement a promis à la mi-juin aux producteurs de lait, en colère notamment contre les marges des distributeurs, des contrôles généralisés de prix et des «sanctions» si c'est nécessaire.
«Stigmatiser nos enseignes est une échappatoire facile», écrivent au président de la République les 750 commerçants du groupement (Hyper U, Super U et Marché U), cinquième distributeur en France derrière Auchan, Intermarché, Carrefour et Leclerc.
Expliquant que le bénéfice net moyen des magasins s'élève à 2%, Système U indique qu'il est «absurde de (lui) faire porter la responsabilité de la crise laitière pour une seule et bonne raison: nous ne fixons pas le prix du lait» au producteur.
«Dans ces conditions, promettre des sanctions supplémentaires est une annonce sans fondement et inéquitable», selon le groupement.
Depuis le début de la crise du lait, Système U a été le seul distributeur à dévoiler ses marges sur ce produit.
Se basant sur un litre acheté 0,21 euro au producteur, le groupement avait expliqué le 18 juin acheter au transformateur son lait à 0,42 euro le litre pour un lait de premier prix, pour le vendre ensuite 0,55€ TTC en magasin. Pour un lait de grande marque, il l'achète 0,59 le litre et le commercialise 0,81 € TTC.
Sa marge est donc de 13,5% pour le lait de premier prix et de 18,2% sur le lait de grande marque, soit bien en deçà des 24 à 25% nécessaires, selon le réseau de magasins, pour couvrir ses frais (personnel, etc.) et atteindre le niveau de rentabilité moyenne de 1,5%.