La Commission européenne a reçu, jeudi, une pétition réunissant 180.000 signataires réclamant l'interdiction des OGM, au motif qu'ils contaminent les cultures traditionnelles.
La commissaire à la Santé, Androulla Vassiliou, a voulu rassurer, lors d'une rencontre organisée par Greenpeace devant le siège de la Commission. «J'accepte de prendre votre pétition et soyez certains que nous allons nous montrer très attentifs à vos arguments», a-t-elle déclaré, ajoutant que «les OGM sont l'un des dossiers les plus sensibles» et que la priorité de la Commission est «d'être certains que ce que nous autorisons est sans risque sur la santé.»
Alors que des Etats membres sont hostiles aux cultures de plantes génétiquement modifiées, la Commission doit demander lundi aux ministres de l'Agriculture d'autoriser la commercialisation de plusieurs variétés de maïs OGM. Ceux-ci ont jusque-là refusé de donner leur accord avant que les méthodes d'évaluation de l'Efsa (Autorité européenne pour la sécurité des aliments) n'aient été révisées.
Actuellement, plusieurs OGM sont déjà autorisés à l'importation sur le territoire communautaire, mais un seul à la culture, le Mon 810. Cependant six pays, dont la France, ont fait jouer la clause de sauvegarde pour interdire cette culture sur leur territoire.
Le témoignage, jeudi, à Bruxelles, d'un agriculteur espagnol, ayant perdu sa certification biologique à la suite de la contamination de son champ par des OGM, est venu apporter de l'eau au moulin des opposants.
L'Espagne est en effet aujourd'hui le premier pays producteur de maïs OGM de l'Union européenne, avec 80.000 ha. «Nous avons cherché l'origine [de la contamination] et nous n'avons rien trouvé à 500 mètres à la ronde, ce qui démontre que les pollens voyagent sur des distances beaucoup plus longues qu'on ne le dit», a souligné l'exploitant espagnol que cet incident a contraint à abandonner la culture de maïs.