A défaut de pouvoir interdire les cultures d'organismes génétiquement modifiés (OGM) sans enfreindre les règles européennes, la Wallonie (sud de la Belgique) a adopté vendredi une série de règles pour dissuader un maximum d'agriculteurs de se «lancer dans l'aventure».
Le ministre régional de l'Agriculture, Benoît Lutgen, a signé l'arrêté d'application d'un décret approuvé l'an dernier par le Parlement de la région francophone de la Belgique. Cet ensemble de règles entrera en vigueur dès qu'elles seront publiées au Moniteur (Journal officiel belge), précise un communiqué.
Baptisé «décret anti-OGM», le texte vise à «protéger au maximum notre agriculture conventionnelle et biologique», explique M. Lutgen.
La Wallonie ne va pas jusqu'à bannir les cultures transgéniques sur son territoire, respectant en cela les injonctions de la Commission européenne.
Mais l'encadrement sera des plus sévères. «Si un agriculteur décidait de se lancer dans l'aventure OGM», il devra faire preuve d'une «transparence absolue», explique le communiqué, qui précise que les parcelles devront être «localisées très précisément» sur le site du ministère de l'Agriculture.
Ils devront également respecter une distance de sécurité – qualifiée de «plus draconienne d'Europe» – de 600 mètres entre des cultures OGM de maïs et les autres cultures.
Les producteurs d'OGM devront en outre cotiser à un «fonds de compensation» afin «d'indemniser leurs collègues qui subiraient une contamination fortuite et ils auront l'obligation d'informer toutes les personnes (voisins, ouvriers agricoles...) susceptibles d'entrer en contact avec les OGM.
Enfin, le ministre demande aux agriculteurs d'associer leurs parcelles pour les déclarer «zone sans OGM».