Une centaine de faucheurs volontaires emmenés par José Bové ont détruit vendredi dans la Vienne deux parcelles de maïs OGM Mon 810 dont la culture est interdite en France, a constaté un correspondant de l'AFP.
Cette opération s'est déroulée sans incidents en milieu de journée à proximité de la centrale nucléaire de Civaux, à une trentaine de km au sud-est de Poitiers, sous la surveillance d'une dizaine de gendarmes qui ne sont pas intervenus, se bornant à prendre des photos.
Les militants anti-OGM ont d'abord fauché un champ de 3.000 m2 sur la commune de Civaux, à proximité immédiate de la centrale, «une des parcelles les plus sécurisées de France», a affirmé José Bové. Ils ont ensuite détruit une parcelle de 2.000 m2 sur la commune voisine de Valdivienne.
Selon les faucheurs, le maïs détruit était de type Mon 810 dont la culture et la commercialisation est officiellement interdite en France depuis février 2008.
La préfecture de la Vienne a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait de Mon 810, mais a souligné que les deux parcelles étaient cultivées «à des fins d'expérimentation sous le contrôle du ministère de l'Agriculture», ce qu'autorise le décret du 9 février 2008 interdisant cette variété.
L'affaire est entre les mains du parquet de Poitiers, a-t-on ajouté de même source.
Les faucheurs volontaires ont également assumé la responsabilité de la destruction, le 6 août à Valdivienne, de deux parcelles de maïs OGM qui n'avait jusqu'à présent pas été revendiquée.
José Bové a affirmé que les militants anti-OGM étaient «plus que jamais à l'heure de la mobilisation et de la poursuite du combat contre toutes les formes d'OGM et pour le droit des citoyens à la biodiversité».
Le leader altermondialiste a également affirmé que les faucheurs étaient prêts à «assumer leurs actions devant les tribunaux, pas pour être condamnés mais pour être relaxés».
Des faucheurs volontaires ont été relaxés en juin par le tribunal correctionnel de Chartres pour la destruction de maïs OGM, un jugement considéré comme un «tournant» par M. Bové.