Le président de l'Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Adeca) pourrait être condamné à un an d'interdiction de manifester dans la commune. La Confédération paysanne parle de « démocratie bafouée ».
Sylvain Fresneau, agriculteur à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), comparaissait, le mardi 28 août 2012, devant le tribunal de Saint-Nazaire. La manifestation qui accompagnait l'audience devant le tribunal a rassemblé 150 tracteurs et plusieurs centaines de manifestants, indique la Confédération paysanne dans un communiqué diffusé jeudi.
Sylvain Fresneau, président de l'Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Adeca), était poursuivi pour avoir fait une manœuvre avec son tracteur le 21 juin 2012, lors d'une manifestation de protestation sur les modalités des enquêtes publiques qui venaient d'être ouvertes sur le projet d'aéroport.
La procureure de la République a estimé que le « fait de violences contre les gendarmes avec usage ou menace d'une arme, en l'espèce un tracteur », était constitué. La magistrate a requis contre lui 80 jours-amende à 10 €, ainsi qu'une interdiction de manifester d'un an dans la commune de Notre-Dame-des-Landes.
L'avocat de Sylvain Fresneau, Me Erwan Lemoigne, a plaidé la relaxe, car « Sylvain n'a jamais voulu heurter les gendarmes mais placer sa remorque comme protection des manifestants », assure le syndicat.
La décision a été mise en délibéré au 11 septembre 2012.
A la sortie du tribunal, « l'annonce du réquisitoire a suscité la colère des centaines de paysans et citoyens venus soutenir Sylvain. C'est, en effet, une réquisition grave pour la démocratie », conclut la Confédération paysanne.