Pour tenter de relancer la culture du lin oléagineux, la coopérative Lin 2000, de Grandvilliers, dans l’Oise, a créé avec les sélectionneurs Linéa et Agri-Obtentions et les deux entreprises de courtage en semences THD et B & B Développement, l’association Oléo-Lin. Première initiative de cette nouvelle association, l’organisation d’une journée consacrée au lin oléagineux, le 16 mai dernier à Mouchy-le-Chatel, au sud de Beauvais (Oise).
«Le lin devrait vraiment intéresser les producteurs car nous disposons aujourd’hui de variétés d’hiver à fort potentiel, qui résistent bien au froid et surtout qui se récoltent très facilement», souligne Reynald Tavernier, directeur du GIE de sélection Linéa.
Si le lin oléagineux a été le parent pauvre de la filière oléoprotéagineuse depuis quelques années, Xavier Beulin, le président de la Fop, entend corriger le tir: «Oléo-Lin peut être assurée du soutien de toute la filière, a-t-il indiqué au cours de la journée, aussi bien sur le plan technique avec le Cetiom, financier avec Sofiprotéol, que de l’organisation de la filière, avec l’Onidol.»
«Avec la montée en puissance des produits oméga 3, la demande en graines de lin oléagineux riche en acides gras oméga 3 est très soutenue. Or les surfaces de lin oléagineux stagnent, voire régressent tout simplement parce que le lin souffre d’une image de culture difficile à conduire, depuis les premiers essais menés au début des années 1990», explique Denis Burlaud, responsable technique de la coopérative Lin 2000.
«La filière Bleu Blanc Cœur a réalisé un travail colossal pour faire connaître l’intérêt du lin en alimentation animale, sur la santé des animaux et surtout sur celle des hommes qui consomment le lait ou les œufs produits par ces animaux, il serait dommage de ne pas pouvoir assurer son approvisionnement en graines de lin», poursuit-il.
Une rentabilité identique au colza ou au blé sur blé «En région Picardie, dans le cadre de la rotation, le lin oléagineux d’hiver (28 q/ha) permet aujourd’hui de dégager le même niveau de marge que le colza alimentaire (37 q/ha) ou le blé sur blé (70 q/ha), explique Xavier Bonnard de B & B Développement, qui compte développer la culture du lin dans le nord et l’est de la France. A l’avenir, si l’on y ajoute la valorisation de la paille, la prime sur le teneur en oméga 3 et le gain de rendement apporté par la nouvelle génétique, la marge brute du lin oléagineux devrait être supérieure de 130 à 220 €/ha. Pour créer une relation durable entre producteurs, collecteurs et industriels, nous avons mis sur pied des contrats avec un prix minimal pour l’agriculteur de 350 €/t.» |