Le Grenelle de l'environnement a concentré l'essentiel des débats de la première journée du Sommet du végétal, mercredi à Tours.
Considéré comme «une grand messe à haut risque pour le métier d'agriculteur», ce Grenelle suscite de vives inquiétudes chez les producteurs de grandes cultures. Au-delà des OGM et de la redevance azote, «le dossier le plus compliqué et le plus sensible est celui des phytos», a assuré Xavier Beulin, président de la Fop (Fédération des producteurs d'oléagineux et protéagineux).
Orama (Union des grandes cultures) souhaite à tout prix empêcher la «réduction aveugle» de l'emploi des matières actives qui entraînerait des impasses techniques. Elle plaide plutôt en faveur d'une réduction des risques phytosanitaires comme cela a pu être fait dans le secteur de l'automobile.
Les professionnels ont insisté sur l'importance de se mobiliser dans le cadre du Grenelle «afin de ne pas se laisser déborder et d'être présents lors des prochaines consultations internet et lors des arbitrages finaux».
«Il va falloir faire chauffer les ordinateurs, afin de faire contrepoids aux diverses actions des ONG», a lancé Christophe Terrain, président de l'AGPM, aux congressistes.
Autre sujet menaçant pour les phytos: les discussions qui ont lieu actuellement dans le cadre de la révision des Sdage (schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux). «Il y a de réelles menaces dans les zones vulnérables où les propositions des comités de bassins sont totalement inapplicables», s'est inquiété un congressiste de Bourgogne.
Mot d'ordre encore une fois: la mobilisation. «Si on ne bouge pas maintenant, cela risque de se chiffrer en plusieurs milliers d'hectares qui ne pourront plus être cultivés, a estimé Philippe Pinta, président d'Orama. Quand on en sera aux consultations publiques, ce sera trop tard.»