« Comment maintenir, demain, le plus grand nombre d’exploitations et d’actifs dans la filière laitière de l’Ouest ? ». C’est la question posée en décembre 2005 par les présidents des régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire à leurs conseils économiques et sociaux (CESR).
Ceux-ci viennent de proposer leurs réponses dans un volumineux rapport qui se décline en dix propositions.
Certaines ne sont pas nouvelles, comme l’installation des jeunes et le repérage précoce des cédants, le soutien à la mise aux normes des bâtiments d’élevage, ou encore l’allègement du travail grâce aux associations de remplacement et au salariat partagé.
Face à la nécessaire restructuration des entreprises, le rapport préconise « le développement d’une gestion commune de la collecte laitière, l’idée de confier à l’interprofession la gestion des volumes chez tous les producteurs méritant d’être étudiée ». Cette mesure permettrait d’économiser 1 à 3 euros aux mille litres.
Les CESR reviennent également sur les systèmes herbagers, pénalisés par les DPU (droits à paiement unique). Ils demandent notamment à l’État de réintégrer dans le dispositif de la prime herbagère agro-environnementale (PHAE) les exploitations qui bénéficiaient de la prime au maintien des systèmes d’élevages extensifs (PMSEE).
Réunis à Saint-Lô (Manche) le 13 avril dernier, les trois présidents de régions ( Philippe Duron, Jean-Yves Le Drian et Jacques Auxiette) vont plus loin et plaident pour une régionalisation des aides : « si l’État confiait aux régions la gestion des aides, l’intervention de la puissance publique gagnerait en efficacité pour défendre cette filière et ses nombreux emplois ».
Les trois élus ont annoncé que « des initiatives régionales et interrégionales vont être prises auprès de l’Union européenne dans les prochaines semaines ».
Les trois régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire produisent 11 milliards de litres de lait de vache, soit près de la moitié de la collecte nationale et autant que les Pays-Bas.