Réunie en convention au Parlement européen à Strasbourg, la Saf (Société des agriculteurs de France) a présenté les résultats du travail de prospective qu’elle vient de mener sur la Pac de l’après-2013.
Parmi ses idées phares, la Saf propose que l’environnement soit l’une des priorités du prochain projet agricole, au même titre que la production de biens alimentaires. Car, si la Saf insiste pour que l’Europe réaffirme le caractère «vital» et «géostratégique» de son indépendance alimentaire, elle estime que la durabilité de l’agriculture sera l’autre raison pour légitimer un budget conséquent en 2013.
Selon le président de la Saf, Hervé Morize, ce sont ces deux justifications qui feront que «les parlementaires voteront une politique agricole». La Saf souhaite donc que les objectifs du traité de Rome, texte fondateur pour l’agriculture, soient revisités à la lueur de ces nouvelles ambitions.
Le document de 30 pages produit par la Saf évoque la création de clubs environnementaux où, à l’image de ce qu’ont été les Ceta dans les années 1970, les agriculteurs pourront échanger leurs expériences afin d’être les meilleurs en matière de services environnementaux. Jugeant le principe de la conditionnalité fondamentale pour légitimer les soutiens, la Saf propose que l’on donne un nouveau sens aux DPU, en tendant progressivement vers la notion de «DPU environnemental».
Si la Saf se prononce pour que les DPU soient conservés au-delà de 2013, elle souhaite que le découplage total se mette en place dans le secteur des grandes cultures dans un souci de simplification et d’harmonisation entre les pays. En revanche, elle se montre beaucoup plus prudente sur la généralisation de ce découplage total à l’élevage en raison des risques d’abandon de production.
Parmi les défis identifiés que l’agriculture va devoir relever figurent ceux de l’énergie, du réchauffement climatique et de la chimie verte. La Saf lance l’idée de la création d’une interprofession de la biomasse pour mieux coordonner les initiatives dans un environnement très concurrentiel. Elle juge que le maintien d’une jachère obligatoire à un taux élevé n’a plus beaucoup de sens dans le contexte actuel des marchés, sauf à la réorienter vers le non-alimentaire.
Pour télécharger le rapport, rendez-vous sur "Pac: les propositions de la Saf-agriculteurs de France pour l'après-2013 ".