L’OCDE a publié le 20 septembre une étude économique de l’Union européenne, dont un chapitre est consacré à la réforme du soutien à l’agriculture et aux échanges.
L’étude recommande de réduire les aides agricoles et leurs effets distorsifs sur le fonctionnement des marchés. Elle reconnaît que la réforme de la Pac de 2003 a constitué un grand pas en avant. Mais l'OCDE souligne qu’elle serait encore plus efficace si les subventions étaient totalement découplées de la production.
En effet, plusieurs pays qui se préoccupaient de la gestion des terres et voulaient éviter que des exploitations ne soient abandonnées ont lié certains paiements à des productions spécifiques ou ont décidé de n’appliquer qu’un découplage partiel. Ainsi, les aides restées couplées à une production spécifique représentent aujourd’hui, en termes de transferts budgétaires, moins de 1% des aides en Allemagne, en Grèce, en Irlande, en Italie, au Luxembourg et au Royaume-Uni et plus de 20% en France, en Espagne, aux Pays-Bas et au Portugal.
L’étude estime également que les aides agricoles pourraient être mieux ciblées, de manière, par exemple, à profiter davantage aux ménages agricoles à faible revenu et aux régions agricoles les plus pauvres.
L’OCDE recommande d’augmenter progressivement la modulation des aides vers le deuxième pilier (développement rural) de la Pac. En 2006, le financement du deuxième pilier a représenté 10% des dépenses pour la Pac, mais vers 2013, il atteindra un cinquième du total.
L'organisation préconise également de mieux cibler les programmes éligibles. Un plus grand nombre de mesures concernant la prestation de biens publics et le développement rural devraient être accessibles à la fois aux agriculteurs et aux non-agriculteurs, comme c’est le cas pour les programmes régionaux.
L’étude appelle enfin l’UE à agir de concert avec les autres puissances commerciales mondiales pour réduire les subventions à l’agriculture et ouvrir ses marchés.