Environ un quart des Français déclarent ne pas acheter de fruits et légumes car ils jugent leur prix exorbitant, tout en reconnaissant leur qualité, selon une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), rendue publique mardi. Le comportement est similaire vis-à-vis des poissons et coquillages.
25,6% des Français n'achètent pas de fruits à cause de leurs prix élevés, 22,4% ont le même réflexe pour les légumes, indique le Credoc, qui a interrogé par téléphone 1.013 individus de plus de 18 ans, entre la fin de mai et le début de juillet.
Pour 71% des consommateurs, les prix des fruits et légumes ont augmenté depuis un an.
Lorsqu'ils font leurs courses, les Français regardent «systématiquement» (72,7%) le prix des fruits et légumes, alors qu'ils sont seulement 48,3% à observer celui de l'épicerie sucrée ou 54,7% celui des surgelés.
En 2005, ils étaient moins nombreux à s'inquiéter du prix des fruits et légumes (68,5%) au moment de leurs courses.
Les dépenses liées aux fruits et légumes reculent depuis quelques années. Entre 1999 et 2003, les Français ont consommé 16% de moins de fruits et 15% de moins de légumes, indique le Credoc.
Pourtant, les Français reconnaissent les qualités des fruits et légumes pour la santé. Ainsi, plus de 40% d'entre eux disent qu'il est important d'en manger «souvent» et les «aiment».
Le Credoc assure toutefois qu'il y a un décalage entre le prix «perçu» et le prix «réel», en partie à cause du passage à l'euro. Se fondant sur les chiffres de l'Insee, le Credoc indique ainsi que les prix ont en réalité augmenté de 1% en 2007, alors que les consommateurs estiment qu'ils ont progressé de 2,5%.
Entre mai 2006 et mai 2007, les inflations les plus fortes sont en réalité intervenues dans les services du logement (enlèvement d'ordures ménagères, +7,1%), la bijouterie (+7%), le transport aérien (+5,8%) et la réparation de véhicules personnels (+5%), selon le Credoc.
Le Credoc rappelle parallèlement que le pouvoir d'achat s'effrite depuis 2002, contrairement aux estimations de l'Insee. Il a augmenté de 0,7% en 2005 et de 1,4% en 2006, selon le Credoc alors que l'Insee annonce +1,7% pour 2005 et +2,3% pour 2006.