Une étude de chercheurs français (Inra et CNRS) et allemands chiffre la valeur de l'activité pollinisatrice des insectes, abeilles principalement, à 153 milliards d'euros (sur la base des prix en vigueur en 2005) pour les principales cultures dont l'homme se nourrit, fait savoir l'Inra dans sa lettre «Presse Info» parue le 19 septembre. Ce chiffre représente 9,5% de la valeur de l'ensemble de la production agricole mondiale.
Les chercheurs ayant réalisé cette étude sur l'évaluation économique de la vulnérabilité de l'agriculture mondiale confrontée au déclin des pollinisateurs, estiment que ce déclin «est une préoccupation majeure».
Trois catégories de cultures sont principalement concernées: les fruits, les légumes, avec une valeur estimée à 50 milliards d'euros chacun, suivis par les oléagineux avec 39 milliards. Selon l'étude, «les équilibres mondiaux seraient profondément modifiés pour trois catégories – les fruits, les légumes et les stimulants (café, cacao) – en cas de disparition totale des pollinisateurs: la production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels». Les régions importatrices nettes comme l'Union européenne seraient plus particulièrement touchées, estiment ainsi les chercheurs.
Cette diminution de la production agricole entraînerait, toujours selon cette étude, une augmentation des prix agricoles.