En conclusion d'un colloque sur «La gestion du foncier agricole en Europe» organisé par la section des fermiers et métayers et celle des propriétaires de la FNSEA, Henri Nallet, ancien ministre socialiste de l'Agriculture, a dit mercredi «tout le bien» qu'il pense de la nomination de Christine Lagarde. Il juge en effet «extrêmement opportune» l'arrivée de celle-ci au ministère de l'Agriculture, compte tenu des négociations à l'OMC et des discussions futures sur la Pac.
Henri Nallet a par ailleurs indiqué que l'on sort d'une période de 25 ans au cours de laquelle les réformes de la Pac se sont faites sous la pression de contraintes externes (OMC, budget...) et non sous l'impulsion d'une véritable vision pour l'agriculture. Cette période est «en train de se clore» et au niveau des institutions européennes, «l'agriculture pourrait être remise à sa juste place grâce à des préoccupations environnementales», a expliqué l'ancien ministre en citant des questions «majeures» relatives à l'eau, à l'air et à l'espace.
Pour Henri Nallet, «il faut profiter de l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants européens qui n'ont pas de passé» sur les questions agricoles pour réaliser «une refondation de la Pac».
L'ancien ministre explique qu'il faut définir une «agriculture efficace». Il ne s'agit pas d'abandonner la science, il nous faudra être compétitifs car nous resterons dans un système ouvert et nous devrons aussi «être durable» car «nos concitoyens l'exigent».
«Nous ne pourrons plus longtemps rester sur une position du ''touche pas à ma Pac'', sinon nous serons balayés», a-t-il expliqué. «L'agriculture peut rester longtemps l'agriculture la plus puissante et la plus efficace d'Europe» à condition d'être «ouvert».