La grève du lait a un impact sur la collecte, selon les industriels, qui annoncent toutefois des chiffres largement inférieurs à ceux présentés par les éleveurs, d'après les indications recueillies lundi.
Le premier groupe laitier français, Lactalis, enregistre une baisse de la collecte de «4-5%» au niveau national dans le cadre de la grève du lait, «un impact aujourd'hui très faible», a affirmé le porte-parole du groupe, Luc Morelon. Le groupe collecte «un peu moins de 25% du lait français» et travaille avec 18.000 producteurs en France, a-t-il précisé.
Laïta, autre poids lourd du secteur (4.000 producteurs de lait produisant 1,2 milliard de litres par an, dans le Finistère, les Côtes-d'Armor, la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire), a recensé «un petit 10% de grévistes, donc de lait en moins collecté sur ce week-end», a expliqué Christian Griner, directeur du département des productions laitière et bovine de l'entreprise. Mais «ça ne perturbe pas fondamentalement les activités», a-t-il estimé.
Une autre source industrielle a estimé que de «5 à 7% des éleveurs» participaient à la grève du lait dans les trois principales régions laitières françaises, la Bretagne, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire.
La mobilisation dans l'Ouest semble particulièrement forte dans le Calvados, où le syndicat Coordination rurale qui appelle à la grève est majoritaire, et le centre de la Bretagne, selon les industriels.
«La mobilisation est en peau de léopard, avec des zones de mobilisation très ciblées», a expliqué une source industrielle.
Une laiterie normande voit 25% de ses éleveurs participer au mouvement, a expliqué la même source, sans vouloir préciser l'entreprise concernée.
A l'inverse, la laiterie coopérative Coralis basée dans l'agglomération rennaise a affirmé de son côté que la grève n'avait pas d'impact sur son activité, selon la direction de l'entreprise. Les éleveurs n'ayant pas livré «se comptent sur les doigts de la main», a affirmé un porte-parole de l'entreprise, qui collecte environ 700 producteurs dans l'Ille-et-Vilaine et les Côtes-d'Armor.
La Confédération paysanne qui «soutient les grévistes du lait et mène des actions complémentaires à ce mouvement pour amplifier la contestation de la politique laitière actuelle» a indiqué lundi, dans un communiqué, que ses militants bloquent actuellement quatre sites de séchage du lait pour la fabrication de poudre en France.
Dans la Haute-Saône notamment, un blocage de l'usine Eurosérum, filiale du groupe Entremont Alliance, était organisé à Port-sur-Saône par les éleveurs laitiers de la Confédération paysanne. Dans l'Aveyron, une tour de séchage, qui sert à fabriquer la poudre de lait, a été occupée.
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