Des responsables agricoles de Savoie et de Midi-Pyrénées, réunis lundi à Castanet-Tolosan, près de Toulouse, ont souhaité la mise en place d'«une stratégie commune» pour faire face aux «problèmes» liés aux «grands prédateurs» que sont l'ours, le loup, le lynx ou le vautour.
«Il existe une problématique prédateurs commune pour des territoires fragiles situés dans une trentaine de départements», a expliqué Patrice Jacquin, président de la chambre d'agriculture de Savoie, qui a indiqué qu'une délégation allait demander à être reçue par Nicolas Sarkozy.
«Confrontés à l'indifférence des pouvoirs publics, nous souhaitons que ce problème soit intégré à l'ensemble des discussions du Grenelle de l'environnement de cet automne», a déclaré Bernard Moules, secrétaire général de la FRSEA de Midi-Pyrénées, à la tête du combat contre la réintroduction d'ours slovènes dans le massif pyrénéen.
«Nous sommes dans une impasse, la cohabitation (avec les prédateurs) est impossible et les effets collatéraux de leur présence seront dévastateurs dans les vingt ans à venir», a affirmé Jean-Marc Guigue, président de la FDSEA de Savoie.
«Le manque d'entretien des alpages en raison de la présence de loups faisant reculer l'agropastoralisme peut par exemple conduire à une multiplication des avalanches», a expliqué Patrice Jacquin.
«Il ne s'agit pas d'éradiquer telle ou telle espèce mais de préserver un équilibre car les prédateurs qui mettent en danger l'agropastoralisme, n'ont, eux, pas de prédateurs», a indiqué Jean-Louis Cazaubon, président de la chambre d'agriculture de Midi-Pyrénées.
Il a cité en exemple la multiplication du nombre de vautours venus d'Espagne «où ils faisaient office d'équarisseurs avec les bêtes mortes et qui attaquent désormais des moutons blessés côté français».