Une étude financée par la Commission européenne et les Etats membres dans le cadre du programme CarboEurop a dressé lundi un premier bilan défavorable en flux carbone pour l’agriculture européenne. L’étude qui a mobilisé plus de 2.000 chercheurs pendant cinq ans met en cause l’agriculture intensive.
L’oxyde nitreux (N2O), produit lors de la dégradation des engrais chimiques, et le méthane (CH4), émis dans l’atmosphère par la digestion du bétail, sont deux puissants gaz à effet de serre pointés du doigt dans cette étude. L’exploitation de bois qui limite la capacité de séquestration des forêts est également décriée.
A trois semaines du sommet de Copenhague, le bilan de cette étude montre que les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture dépassent la capacité de séquestration de gaz carbonique (CO2) par la végétation.
Les forêts et les prairies européennes ont absorbé 125 millions de tonnes de carbone par an sur la période 2000-2005. Mais selon l'étude, le bilan de l’agriculture est défavorable de 34 millions de tonnes-équivalent carbone rejetées dans l’atmosphère et contribuant au réchauffement climatique.
Les écosystèmes terrestres de l’Union européenne émettent au final plus de gaz à effet de serre qu’ils n’en absorbent. «Nous avons été surpris par l’ampleur de ce phénomène», souligne Detlef Schulze, directeur de l’institut Max Planck (ONG allemande spécialisée dans la recherche) et qui a piloté cette étude.
L’étude préconise également aux prochaines politiques climatiques de l’UE de ne pas se limiter à la réduction des émissions de CO2. Elles doivent améliorer la capacité de séquestration des écosystèmes et des milieux naturels.