La récolte des mirabelles a été lancée jeudi en Lorraine, où 4.000 tonnes de fruits doivent être récoltées, « soit un peu moins de la moitié d'une récolte normale » selon les producteurs, qui promettent toutefois « un calibre et une qualité gustative exceptionnels ».
« Les conditions météorologiques de juin et juillet ont été favorables aux mirabelliers, qui préfèrent un temps doux et couvert qui leur permet de se reposer et de produire de très beaux fruits », explique Philippe Daniel, président de l'association Mirabelles de Lorraine, qui regroupe 70 % des producteurs de la région.
Mais les fruits ont souffert de fortes gelées mi-avril, qui ont sévèrement malmené la floraison et limité la production, « comparable à celle de 2008, alors que 10.000 tonnes avaient été récoltées l'année dernière », souligne Bruno Colin, directeur de la coopérative Vegafruits. « On sera donc en pénurie de mirabelles cette année, avec une petite hausse du prix, puisque nos coûts de production sont constants, quelle que soit la production », poursuit-il.
D'un calibre de 28 à 30 mm, particulièrement chargées en sucre, les mirabelles seront présentes sur les étals durant quatre à cinq semaines pour un tiers de la production, le reste étant destiné à la transformation.
Au total, la récolte en cours du « fruit d'or » lorrain (80% de la production nationale) emploie quelque 2.000 saisonniers.
« Cette année, nous lançons une opération de développement arboricole régional : il faut notamment rajeunir les vergers et investir dans les industries pour la transformation », explique le producteur.
Près de 400.000 mirabelliers, issus de lignées traditionnelles et non palissés, sont en exploitation sur quelque 1.600 hectares en Lorraine. La production, qui peut atteindre 10 tonnes de fruits à l'hectare, représente un chiffre d'affaires de quelque 15 millions d'euros, selon M. Colin.
En perte de vitesse durant les années 1970, elle a été relancée dans les années 1980. Environ un quart des fruits sont désormais destinés à l'exportation.