Exposées aux producteurs lors de la dernière Journée de la prune, à Ste-Livrade (Lot-et-Garonne), les conséquences de la réforme européenne de l'OCM (organisation commune de marché) fruits et légumes sur la filière du pruneau ont été bien accueillies.
Très organisée, avec un fonctionnement qui repose sur la maîtrise de la production pour coller aux demandes du marché et éviter ainsi les stocks trop lourds, la filière du pruneau se satisfait des différents changements que propose la réforme européenne de l'organisation commune de marché des fruits et légumes, et notamment du renforcement du rôle des organisations de producteurs (OP), désormais chargées de contrôler le développement du verger.
«Nous disposons d'une aide confortable de 40,37 millions d'euros, qui sera partagée entre les pruniculteurs, en fonction des surfaces de vergers exploitées, explique Christian Amblard, directeur du Comité économique du pruneau. Pour y avoir droit, ceux-ci doivent adhérer à une OP et lui livrer la totalité de leur production. L'OP est chargée d'agréer les superficies de vergers. S'il y a une différence avec la déclaration Pac du producteur, la surface la plus petite sera prise en compte pour le calcul de l'aide.»
Pour être agréé, le verger doit être «entretenu dans l'intention d'arriver à la production» et taillé tous les ans.
L'OP est également chargée d'autoriser les plantations, pour lesquelles ne seront utilisés que des plants certifiés. Les factures seront centralisées par le Comité qui pourra ainsi vérifier si le nombre de plants produits correspond bien à celui mis en terre.
«Nous avons établi un contingent de 300 ha de plantations nouvelles pour cette année, précise Claude Crouzet, président du comité. Chaque producteur sera autorisé à s'agrandir de 10% sur cinq ans. Le renouvellement est autorisé, mais les surfaces ne seront comptées qu'une fois et le producteur doit s'engager à arracher, une fois son nouveau verger entré en production.»
En 2008, la filière devra fixer le montant des cotisations, trouver un système pour remplacer les contrôles d'agréage supprimés dans les entreprises, travailler la question des prix qui redeviennent libres et les méthodes de prévention et de gestion de crise.
Au début de juin, le Comité interprofessionnel transmettra aux OP les estimations de récoltes française et américaine, ainsi que les résultats du Chili et de l'Argentine, les quatre principaux pays producteurs.
La récolte se fera ainsi en fonction des besoins du marché. La filière a toujours été contre la destruction des produits invendus et préfère stocker raisonnablement. Elle compte sur la nouvelle OCM pour aider les OP à financer le coût des équipements (chambre froide, Palox...), en inscrivant la dépense dans leur programme opérationnel.
Le Comité économique devient AOP La filière du pruneau se compose de huit OP (organisations de producteurs), dont sept dans le Sud-Ouest et une en Corse. D'ici quelques mois, le Comité économique sera transformé en association d'OP (AOP), chargée de la régulation des plantations et des mesures de prévention et de gestion des crises. |