Environ 350 arboriculteurs et salariés d'exploitations arboricoles ont bloqué jeudi une voie d'accès au centre de Nîmes pour protester contre les mesures annoncées par le gouvernement et exiger des aides applicables pour 2009.
Les manifestants, venus du Gard, de la Drôme et des Pyrénées-Orientales ont bloqué la circulation sur une voie rapide entre l'autoroute A 54 et la ville. Au centre d'un rond-point, des banderoles avaient été déployées, prédisant «la mort programmée des fruits et légumes».
Parmi les manifestants, certains occupent depuis mardi la DDAF à Nîmes.
Cette action intervient au surlendemain d'une réunion au ministère de l'Agriculture consacrée à la filière des fruits et légumes. A l'issue de cette réunion, le ministre Bruno Le Maire avait annoncé la mise à l'étude d'une baisse des charges patronales pour les saisonniers afin de diminuer le coût de la main-d'oeuvre en France, plus élevé que chez les voisins européens.
Mais ce dispositif ne serait applicable qu'en 2010, déplorent les arboriculteurs, qui dénoncent la «concurrence déloyale» à laquelle ils sont confrontés et exigent des mesures pour 2009. Ils demandent notamment un allègement des charges patronales pour 2009 et «une juste rémunération» de leurs produits.
Avant de quitter le rond-point, les manifestants se sont allongés sur la route, pour signifier «la mort de l'agriculture». Des camions devaient déverser des fruits devant 5 grandes surfaces de Nîmes.
«Les mesures du gouvernement ne sont pas suffisantes et pas rétroactives», a témoigné Frédéric Bois, membre de la direction d'Estagel, une des grandes exploitations de la région. «Pour nous, 2010, ce sera trop tard», a-t-il affirmé. Si des mesures ne sont pas annoncées par le gouvernement pour 2009, «on ne passera pas l'hiver».
Son entreprise de quelque 400 hectares, à Saint-Gilles (Gard), emploie 82 salariés permanents et entre 650 et 700 saisonniers. Estagel, producteur de pêches, nectarines et abricots, est en redressement judiciaire depuis 2003.
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