Une trésorerie en berne chez les agriculteurs, cela signifie un peu moins d'activité pour les entrepreneurs de travaux agricoles. Cela signifie aussi davantage de risques d'impayés et une concurrence accrue d'agriculteurs qui effectuent des prestations avec leur matériel pour arrondir les fins de mois.
Le congrès annuel de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires, les 11 et 12 mars 2010 à La Rochelle, a été marqué par un débat axé sur les problématiques de gestion en temps de crise. Les représentants des banques y ont été quelque peu malmenés par des entrepreneurs qui souhaiteraient moins de rigidité dans l'attribution de prêts de trésorerie pour les agriculteurs comme pour eux-mêmes.
Les entrepreneurs et le président de leur fédération nationale, Gérard Napias, continuent par ailleurs de militer pour un agrément des prestataires de services en agriculture. Ils restent en effet confrontés à une concurrence montante d'agriculteurs qui effectuent des travaux chez des tiers sans supporter la fiscalité et certaines réglementations qui s'appliquent aux entreprises.
Le phénomène s'accentue avec des agriculteurs qui ont beaucoup investi en 2008 et qui, confrontés à la baisse des prix des produits agricoles, vont rentabiliser leur matériel sur les terres où évoluent d'habitude les machines des entrepreneurs.
C'est à Dominique Bussereau qu'il a appartenu de clôturer les débats. Le secrétaire d'État aux Transports était venu en voisin, puisqu'il est aussi président du conseil général de la Charente-Maritime.
Il a été accueilli par une saynète mettant en exergue les difficultés qu'ont les entrepreneurs à traverser des villes et villages où les aménagements urbains empêchent la circulation des convois agricoles, et notamment le passage des moissonneuses-batteuses.
Dans son discours, et avec sa casquette de secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau a déclaré avoir pris bonne note de ces problèmes, qui relèvent toutefois pour la plupart des municipalités.
Le président du Conseil général a par ailleurs axé son discours sur une nécessaire solidarité avec les sinistrés de la tempête Xynthia.
Il était aussi venu avec un bonne nouvelle : le démarrage du chantier de la ligne TGV Tours-Bordeaux pourra apporter d'énormes possibilités de sous-traitance pour les entrepreneurs proches du tracé.