Les syndicats agricoles ont réagi au discours de Nicolas Sarkozy sur l’ambition de la France pour son agriculture, pour la place du secteur dans l’Union Européenne et les débats au sein de l’OMC.
Cette ambition, la FNSEA «la porte depuis toujours et se félicite qu’elle soit partagée au sommet de l’Etat. Ce discours va dans le bon sens», a déclaré Jean-Michel Lemétayer, président du syndicat dans un communiqué.
«Ce qu’il faut désormais, c’est bâtir et développer notre stratégie nationale: les rouages européens sont lourds et nous devons ramener vers nos thèses de nombreux pays partenaires, poursuit le responsable agricole. Il est grand temps de convaincre l’Union européenne du pouvoir vert! Cela vaut tant pour les perspectives budgétaires que pour l’avenir de la Pac et des négociations internationales.»
Sur le plan national, la FNSEA «se félicite de la mobilisation de 300 millions d’euros annuels» pour accompagner le bilan de santé.
Alors que le chef de l'Etat a laissé le soin à Michel Barnier d’annoncer les mesures prises dans le cadre du bilan de santé, la Confédération paysanne rappelle pour sa part «la nécessité d’un rééquilibrage des aides, d’un meilleur soutien de l’élevage, d’un meilleur soutien pour les 50 premiers hectares de chaque ferme, du maintien des primes animales couplées (PMTVA et PBC), d’un appui au développement de l’agriculture biologique, d’un soutien à la production de protéines, d’un appui à la production durable et de proximité en fruits et légumes».
Par ailleurs, la Confédération paysanne est «surprise» de l’annonce d’une loi de modernisation dont «personne n’avait trouvé la nécessité jusqu’à aujourd’hui (à l’exception notoire de Philippe Pinta, à la tête du lobby céréalier), habitués que nous sommes à ce que ce type de loi de modernisation se traduise par la concentration des moyens de production et la disparition des paysans». Quant aux 300 millions d'euros, «il s’agit d’un tour de passe-passe qui consiste à redonner ce qu’il s’apprêtait à prendre et pas d’une aide supplémentaire à l’agriculture».
Pour la Coordination rurale (CR), «aussi rassurantes qu’elles prétendaient être, les différentes annonces du président Sarkozy pour l’agriculture n’ont toujours pas fixé le nouveau cap qu’attendent avec impatience les agriculteurs français».
Le problème ne vient pas de la capacité de l'agriculture à évoluer «mais du manque de lisibilité de la politique agricole qui a depuis 1992 abandonné tout bon sens, notamment en dérégulant progressivement les marchés», explique le syndicat.
«Les problèmes des agriculteurs ne seront pas non plus réglés par le renforcement de l’organisation économique des filières, qui est le grand leitmotiv du syndicat majoritaire depuis des années, poursuit la CR. Ils seront réglés par une transparence imposée à ces filières, afin que les agriculteurs ne restent pas toujours les parents pauvres en matière de répartition de la valeur ajoutée».
Pour la Coordination rurale, la «véritable réponse aux attentes des agriculteurs tient en deux mesures fortes»: «décréter l’exception agriculturelle de toute urgence, afin de montrer que les questions agricoles et alimentaires ne seront plus jamais soumises aux lois folles des marchés non régulés», «refonder la Pac pour retrouver son cap et sa lisibilité».
LIre également les articles
Télécharger: