Les métiers de l'agriculture souffrent auprès du grand public d'une faible attractivité et d'une image en décalage avec les réalités du marché. C'est le constat fait par le Baromètre de l'agriculture BVA-Groupe France Agricole de février 2009.
Selon le sondage BVA-Groupe France Agricole, plus de deux Français sur trois déclarent n’avoir jamais envisagé travailler dans les secteurs liés au monde agricole. Les métiers liés à la production agricole (culture, élevage, etc.) et ceux de l’agroéquipement (machinisme) sont les moins attractifs, avec respectivement 7% et 1% des suffrages.
Le déficit d’image et de notoriété est plus marqué chez les jeunes: seuls 35% des élèves/étudiants interrogés seraient intéressés par recevoir des informations sur les métiers et les formations dans les secteurs agricoles, contre 55% dans la population en général. «Globalement, les plus jeunes révèlent une connaissance plus faible des métiers liés au monde agricole, des perceptions plus floues et un désintérêt plus prononcé que les Français en général», commente l'étude.
La fracture constatée n'est pas seulement générationnelle, elle est aussi territoriale. L'intérêt pour les métiers agricoles est plus faible dans les zones urbaines importantes: dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, ils sont 26% à avoir pensé travailler dans un des secteurs du monde agricole (agriculture, services, agroalimentaire, agroéquipement, secteur paysager), contre 33% pour les Français en général. Dans ces mêmes villes, ils sont 39% à penser que l’agriculture offre comparativement aux autres secteurs de nombreux emplois salariés, contre 47% sur l'ensemble de la population.
Selon l'étude, «cette faible attractivité contraste avec la réalité du marché et les opportunités qu’offre le monde agricole». Les métiers agricoles représentent près de 900.000 emplois en France et le machinisme et le matériel agricole plus 40.000 emplois. «Ces secteurs dynamiques sont aujourd’hui en sous-effectif chronique, avec par exemple environ 5.000 emplois non pourvus dans le seul secteur de l’agroéquipement», explique l'étude.
Au vue des résultats de l'enquête, les Français semblent mal connaître les formations qui mènent aux métiers de l’agriculture: 78% avouent les ignorer. Moins de 16% des élèves/étudiants déclarent les connaître. Un résultat qui illustre la faiblesse des passerelles entre l’enseignement général et professionnel et l’enseignement agricole.
A peine, un tiers des Français évalue correctement le taux d’insertion professionnelle liés aux formations agricoles. A l’issu d’une formation agricole, il dépasse 85% et il est de 95% dans l’enseignement supérieur. «Des niveaux bien supérieurs à ceux de l’enseignement général», rappelle l'étude.
Par ailleurs, les Français restent marqués par une image archaïque de l’agriculture. Plus de 80% des Français mentionnent la biologie et 75% la nutrition comme les compétences nécessaires aux métiers du monde agricole. Moins de la moitié évoquent le marketing (46%) et l’électronique (37%). Parmi les 25-34 ans, ils sont seulement 25% à considérer que les métiers du monde agricole font appel à l'électronique.
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