«Pourquoi faudrait-il suspendre la culture de maïs OGM», estiment sept scientifiques sous l’égide de l’Association française pour l’information scientifique (AFIS) dans une déclaration commune publiée le 7 décembre (1). Selon eux, «une décision de suspension de la culture des maïs génétiquement modifiés, qu'elle dise son nom ou qu'elle soit dissimulée derrière des mesures réglementaires discriminatoires – et donc dissuasives –, n'aurait aucune justification scientifique car elle ne s'appuierait que sur des incertitudes imaginaires, voire mensongères, tant sur le plan environnemental qu'alimentaire.» Une telle décision serait pour ces scientifiques «en contradiction avec le principe de précaution».
Ils estiment que la cohabitation des cultures de maïs conventionnel, de maïs OGM et de maïs produit selon le cahier des charges de l'agriculture biologique est possible. «La culture de maïs en général et de maïs OGM résistant à certains insectes en particulier ne crée pas de risque particulier de dissémination car le maïs ne se dissémine pas spontanément.»
«En termes de risque pour la santé humaine et pour l’environnement, les variétés nouvelles, qu’elles soient obtenues par sélection génétique conventionnelle ou par transgénèse, comportent fondamentalement le même niveau de risque, qui est faible dans les deux cas», expliquent par ailleurs les chercheurs.
(1) Signataires : Michel Naud, président de l'Association française pour l'information scientifique (Afis); Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de «Science et pseudo-sciences»; Louis-Marie Houdebine, directeur de recherche à l'Inra; Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS; Yvette Dattée, directeur de recherche à l'Inra; Philippe Joudrier, directeur de recherche à l'Inra; le professeur Marc Fellous, de l'université Paris VII.