L’hiver a été très doux et, céréales comme colza ont profité des températures clémentes pour prendre de l’avance avec pour les blés et les orges un tallage parfois excessif. Le colza est, quant à lui, entre les stades C1 (apparition des jeunes feuilles) et D1 (boutons accolés cachés par les feuilles terminales). Compte tenu du développement de la végétation et du risque de verse, le premier apport d’azote n’a pas forcément eu lieu, d’autant que les conditions climatiques ne s’y prêtaient pas toujours.
Selon les endroits, l’avance atteint dix jours à trois semaines et en Bretagne, on évoque même un mois d’avance. Le stade épi 1cm est atteint dans beaucoup de régions du Sud et devrait l’être d’ici quelques jours plus au nord. Un peu partout demeure toutefois une certaine appréhension quant aux risques de gel, loin d’être écartés.
Les températures de l’hiver n’ont pas été limitantes. Le besoin en vernalisation, qui exige entre 3 et 11°C, a lui aussi été satisfait. La courte durée du jour a tout de même freiné la croissance d’une majorité de variétés. Avec cette avance, une fois le stade épi 1 cm dépassé, des gels d’épis peuvent se produire si des températures de - 4 à -5°C surviennent brutalement. En effet, les jeunes cellules de la plante sont gorgées d’eau et peuvent geler.
Les désherbages d’automne, quand ils ont eu lieu, ont dans la majorité des cas bien fonctionné. Quoi qu’il en soit, les conditions climatiques ont favorisé le développement des adventices durant l’hiver et il n’est pas rare d’observer dans la plaine, véroniques en fleur, vulpins au stade montaison et folles avoines levées. Des désherbages ont eu lieu ces dernières semaines mais la pluie et parfois même le vent ont empêché bon nombre de traitements. Dès que le retour dans les parcelles sera envisageable, il faudra particulièrement soigner l’application avec éventuellement des doses plus élevées, voire même des changements de programme.
Ce climat doux et humide a également permis de favoriser les maladies et, la présence d’oïdium, de rouille brune et de septoriose sur blé n’est pas rare. Le risque piétin verse est souvent plus élevé que les années précédentes. La vigilance reste de mise mais les traitements éventuels dépendront du climat à venir et de l’historique des parcelles.
Depuis une à deux semaines, les premiers vols de charançons de la tige ont repris sur colza. La pluie n’a toutefois pas toujours permis d’intervenir, mais le Cetiom estime qu’un traitement tardif vaut mieux qu’une impasse car les premières pontes ne sont pas les plus abondantes. Les premières captures de méligèthes ont aussi été observées mais rien de presse pour traiter.