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Cultures

Bon potentiel avant la dernière ligne droite

Publié le jeudi 19 avril 2007 - 17h29

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Les cultures d’hiver laissent présager un excellent potentiel. Les semis de printemps se déroulent dans de bonnes conditions. Mais pour transformer l’essai, de l’eau serait bienvenue d’ici quelques jours.

Toute les régions de France s’accordent à dire que d’excellents potentiels sont à prévoir en cultures d’hiver sauf pour quelques cas en zones hydromorphes. En Vendée, par exemple, l’excès d’eau cet hiver dans les sols argileux a pénalisé l’implantation des cultures qui, par ailleurs, souffrent des températures chaudes actuelles.

Cette année, le développement des céréales connaît une avance de 10 à 15 jours due à un automne et un hiver doux.

Blé

Le stade du blé au Nord de l’Hexagone, oscille ainsi entre « 1-2 nœud » pour les semis tardifs et « apparition de la dernière feuille » pour les précoces. Dans la moitié sud du pays, le stade se rapproche de l’épiaison avec une dernière feuille pointante à étalée en Midi-Pyrénées, Aquitaine, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. Les désherbages ont souvent été plus délicats à négocier que les années précédentes car les efficacités semblent plus mitigées concernant les graminées.

Côté maladies, au Nord, les premiers traitements fongicides contre septoriose et piétin verse (et oïdium dans le Sud) ont été réalisés. Les températures actuelles laissent un peu de répit pour la septoriose. En Midi-Pyrénées, les producteurs ont été surpris par cette maladie et ont traité tardivement, ce qui peut être préjudiciable. La rouille brune reste à surveiller car les températures chaudes la favorise. Quelques foyers de rouille jaune sont signalés en Picardie et en Haute-Normandie.

De bons potentiels sont prévus en blé mais la disponibilité en eau inquiète dans le Sud. Même s’il a plu dans le Sud-Ouest dernièrement, ça ne suffira pas toujours pour remplir les réserves. « S’il ne pleut pas en mai, des problèmes d’échaudage pourront subvenir», prévient Marc Reymond de La Toulousaine en Haute-Garonne.

Orges

Dans la moitié nord, la sortie des barbes des orges d’hiver est en cours et le stade est proche de l’épiaison au sud. Mais comme l’orge est plus précoce que le blé, elle sera quasiment « sauvée » de la sécheresse dès la mi mai.

Malgré un bon potentiel, les conditions clémentes de l’automne favorisent les maladies. Le premier traitement contre l’helminthosporiose et parfois même contre la rhynchosporiose a été appliqué. Le deuxième est souvent en cours. Des foyers de rouille naine sont observés notamment sur quelques zones en Midi-Pyrénées.

Beaucoup de parcelles d’orge mais aussi de blé présentent aussi des symptômes de jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Dans les cas les plus graves, des retournement ont même eu lieu, comme dans le Pas-de-Calais. Les céréales traitées Gaucho ou ayant reçu un traitement en végétation sont tout de même moins atteintes. Et toujours à cause d’un automne doux, il n’y a pas eu d’arrêt de végétation et de fortes densités sont observées (jusqu’à 850 tiges/m² au lieu de 500 à 700), ce qui peut faire craindre de la verse.

Colza

Les stades du colza oscillent entre « début floraison » et « formation des premières siliques » dans le nord du pays. La floraison est beaucoup plus étalée et les différences variétales ont été plus marquées cette année qu’en 2006. Dans le Sud, les colzas sont en pleine floraison avec la formation des premières siliques dans la Vallée de la Garonne. Ils laissent donc espérer un excellent potentiel sur tout le territoire à condition qu’il pleuve d’ici la mi mai dans le Sud et malgré des vols d’insectes.

Les méligèthes ont pu être maîtrisées malgré des vols importants en Poitou-Charentes, dans les Pays-de-la-Loire et dans le nord de Rhone-Alpes. Dans la moitié nord du pays, malgré des attaques moins importantes que les années passées, des traitements ont parfois été nécessaires car le froid de mars a retardé la floraison et a donc allongé la période de risque. Les charançons de la tige n’ont pas toujours été bien maîtrisés et des symptômes d’éclatement de tige sont observés. Actuellement, sur tout le territoire, l’arrivée des charançons des siliques inquiète et les traitements insecticides ont commencé. Les premiers pucerons cendrés font leur apparition.

Cette année, phénomène inhabituel, des attaques précoces de sclérotinia ont eu lieu (notamment en Bourgogne). Ainsi, à la reprise de végétation, les pieds ont pourri et des sclérotes y ont été retrouvés. Avec les premières chutes de pétales, les interventions contre le sclérotinia sont en cours et doivent être raisonnées en fonction de l’historique des parcelles mais aussi de l’hygrométrie.

Semis de printemps

Les implantations de pois et d’orge de printemps ont souvent eu lieu dans de bonnes conditions, comme les semis de maïs et de tournesol. Ces derniers se terminent au Sud du territoire et sont en cours plus au nord dans un sol bien préparé, chaud et humide.

Les premiers semis ont dans l’ensemble bien levé mais peuvent souffrir de températures inhabituelles ce mois d’avril. La crainte d’un manque d’eau se fait aussi sentir, notamment dans les terres les plus superficielles. Dans le Centre et en Picardie, certaines parcelles de betteraves ont été irriguées pour permettre la levée et parfois même pour casser la croûte de battance.

Par ailleurs, les terres argilo-calcaires n’ont pu bénéficier de l’action du gel et ont été travaillées dans de mauvaises conditions. En Poitou-Charentes, par exemple, de grosses mottes sont présentes.

Selon l’état d’avancement des semis, des traitements contre les sitones ont encore lieu en pois. Mais cette culture devient marginale soit à cause des coups de chaud courant floraison qui font chuter le rendement soit du fait de la présence d’Aphanomyces. Les prix ne sont pas non plus au rendez-vous.

Les surfaces de maïs sont légèrement en baisse voire stables. En Midi-Pyrénées, le manque d’eau a contribué à faire diminuer l’emblavement en faveur des céréales à paille et du colza. Il y a peu de risques de maladies et d’insectes pour l’instant puisque le maïs n’est que rarement levé. Mais l’attention est portée sur les limaces, notamment en Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes, où la douceur actuelle et les dernières pluies ont accentué les risques. Pour les désherbages en post-semis, la pluie se fait attendre pour optimiser l’efficacité.

C.F., F.M.


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