La rencontre qui a eu lieu jeudi matin (21 février 2008) au ministère de l'Agriculture avec la filière porcine a été l'occasion pour les producteurs d'insister à nouveau sur la nécessité d'avoir une cotation française qui suive la hausse amorcée dans les pays voisins. Le sujet des distorsions de concurrence avec les autres bassins de production a également été abordé.
«Il y a un vrai problème pour les abatteurs à répercuter les hausses chez les salaisonniers et les distributeurs, relève Jean-Michel Serres, le président de la Fédération nationale porcine (FNP). On s'en est expliqué ce matin. On n'est pas dans des discussions savantes d'équilibre de marché et de poids de carcasse.»
Le syndicaliste estime qu'il existe suffisamment de marge dans la filière pour que les éleveurs bénéficient d'une hausse des cours. «La grande distribution que j'ai rencontrée hier nous assure qu'elle est prête à répercuter les hausses sur la viande fraîche, poursuit-il. Mais je n'en vois pas la traduction.» Les discussions avec les grandes entreprises de la salaisonnerie sont plus difficiles.
Ce matin à Plérin, le prix du porc est pour ainsi dire resté stable malgré l'annonce probable de forte hausse des marchés allemands et espagnols en cette fin de semaine. «Si rien n'est fait, les éleveurs vont perdre patience, assure Jean-Michel Serres. Et je ne suis pas sûr que les prochaines actions seront aussi calmes que mardi à Rennes.»
Les producteurs ont également remis sur la table le dossier des distorsions de concurrence avec les autres bassins de production. Il s'agit de sujets très divers: l'utilisation des graisses animales pour l'alimentation des porcs, celle des OGM, ou encore les lourdeurs administratives liées aux installations classées.
Au sujet des «contraintes qui fragilisent la compétitivité de la filière», le ministère de l'Agriculture à quant à lui affirmé, dans un communiqué publié après la rencontre avec les professionnels, qu'un «effort supplémentaire sera fait sur la promotion à l’exportation afin de poursuivre le dégagement du marché».
«Le dialogue constructif qui a eu lieu entre la production et la grande distribution a permis d’obtenir un engagement de chacun à aboutir à des règles de bonne pratique, notamment sur l’identification de l’origine des produits et sur les activités de promotion de la production porcine», ajoute le ministère.
«Michel Barnier poursuivra ses efforts auprès de la Commission européenne avec l’appui des pays qui partagent ces préoccupations afin d’obtenir une revalorisation des restitutions à l’exportation», poursuit le communiqué.