Une centaine d'éleveurs ont défilé jeudi à l'appel de la Confédération paysanne derrière une trentaine de moutons dans les rues de Limoges, a l'issue d'une marche entamée mardi en Corrèze pour réclamer une aide d'urgence à la filière ovine.
Partis mardi de Peyrelevade (Corrèze), les manifestants et leur bétail sont arrivés jeudi après-midi à Limoges, à bord de bétaillères.
Régis Hochart, porte-parole national de la Confédération paysanne, a renouvelé devant les journalistes la demande de son syndicat d'une aide d'urgence de «150 millions d'euros» pour la filière en déclin.
Il a également exigé des responsables politiques qu'ils se préoccupent des «conditions du maintien des éleveurs en 2008 et 2009 avant d'envisager la révision de la politique agricole commune en 2010».
«D'ici à 2010, 30% des éleveurs ovins auront disparu», a-t-il assuré. Toutefois, les éleveurs «ne doutent pas de l'impact de leur mouvement, puisque déjà une réunion (avec Michel Barnier) est prévue à la fin de septembre alors qu'il y a quelques mois encore, il n'était pas question de revoir quoi que ce soit», s'est félicité M. Hochart.
Le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier a convié jeudi et vendredi plusieurs de ses homologues européens à Limoges pour une conférence sur «les enjeux et l'avenir de la filière ovine européenne». Une conférence que les éleveurs ont promis de tenter de perturber.
Dacian Ciolos et Brendan Smith, ministres roumain et irlandais de l'Agriculture, sont notamment attendus vendredi, de même que les secrétaires d'Etat espagnol et anglais, accompagnés d'un député européen et d'un représentant de la communauté européenne.
Depuis plus de 25 ans, le cheptel ovin français, troisième d'Europe, loin derrière l'Espagne et le Royaume-Uni, ne cesse de s'éroder. En 2007, il ne comptait plus que 8,3 millions de têtes, soit 36% de moins qu'en 1979, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture.