L'Italie propose d'inciter les petits agriculteurs non compétitifs à abandonner la production de lait, a déclaré jeudi le ministre italien de l'Agriculture, Luca Zaia. «N'achetons pas le lait, faisons en sorte que l'on en produise moins», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.
Les ministres européens de l'Agriculture se sont entendus lundi pour prolonger les achats publics de beurre et de poudre de lait jusquà février 2010. L'Italie s'est prononcée contre cette aide. «Vingt-six ministres ont voté "pour" et l'Italie a voté "contre". Notre position est isolée», a cependant reconnu le ministre italien.
L'UE prévoit d'investir 600 millions d'euros dans ces achats d'intervention. Cependant, «en utilisant la même somme d'argent pour faciliter l'abandon de la production de lait de la part de sociétés qui sont déjà en difficulté, il serait possible d'éliminer du marché de manière définitive trois millions de tonnes de lait, soit 2% de la production de l'UE», a ajouté le ministre.
Selon Luca Zaia, sur les quelque 2,5 millions de producteurs de lait dans l'UE, plus de 2 millions sont de petits éleveurs ayant moins de 20 vaches, dont bon nombre sont en grande difficulté dans un marché confronté à la baisse des prix.
«En dépit de cette intervention publique importante», l'UE ayant dépensé depuis le 1er mars 350 millions d'euros pour acheter du lait en poudre et du beurre, «aucune amélioration des prix n'a été enregistrée», a conclu M. Zaia.
Le ministre a assuré que l'Italie poursuivrait le combat contre ces mesures, sans cependant aller jusqu'au veto. D'autant que l'Italie, qui produit des quantités minimes de beurre et poudre, «ne tirera aucun bénéfice» des mesures européennes, reconnaît-il.
Lire également:
Lait: les ministres européens d'accord pour prolonger l'intervention