Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a appelé samedi la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à recentrer leur attention sur l'agriculture afin d'accroître l'offre pour juguler l'inflation des produits alimentaires.
«A moyen et long termes, les pays développés peuvent se servir du pouvoir qu'ils ont dans des organisations comme la Banque mondiale, le FMI (Fonds monétaire international), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin de faire en sorte que ces importants bailleurs de fonds redirigent une partie de l'aide qu'ils allouent aux pays en développement à l'amélioration de l'offre agricole», a déclaré Pascal Lamy, interrogé sur la radio anglaise BBC 4.
«En matière d'aide au développement, l'attention n'a pas porté sur l'agriculture dans la dernière décennie. L'agriculture doit devenir le centre d'attention pour la période à venir», a-t-il estimé. «La seule solution à long terme est d'adapter l'offre» agricole, a-t-il ajouté.
A court terme en revanche, le directeur général de l'OMC a appelé les pays développés à aider le Programme alimentaire mondial (PAM, agence des Nations unies) à «obtenir les fonds nécessaires» pour satisfaire les besoins d'urgence. «Je ne veux pas dire que l'aide alimentaire est la panacée, mais nous devons satisfaire les besoins les plus urgents», a-t-il expliqué.
Le PAM a annoncé vendredi une nouvelle révision à la hausse de son appel d'urgence aux pays donateurs, réclamant 756 millions de dollars (476 millions d'euros) supplémentaires pour faire face à la pénurie de produits alimentaires et la hausse du prix des denrées.
Le PAM a évalué à 55% l'augmentation du prix des produits alimentaires depuis juin 2007.