«Alors que l’idée reçue qui prétend que les biocarburants sont la cause principale de la faim dans le monde se répand», Proléa, a affirmé, dans un communiqué, que «la production de Diester, biocarburant issu de colza et de tournesol cultivés en France, n’affame pas la planète.»
«Cela peut sans doute sembler paradoxal, mais la production française de Diester à partir de colza et de tournesol est clairement une réponse aux besoins alimentaires en viandes et en produits animaux», souligne la filière des oléoprotéagineux.
«Pour chaque litre de Diester produit en France, 1,5 kg d’aliment pour les élevages est produit sous forme de tourteau», explique-t-elle.
En 2010, ce sont «près de 3,5 millions de tonnes de tourteaux qui seront produits en France et c’est autant de tourteaux de soja qui resteront disponibles sur les marchés mondiaux», ajoute Proléa.
Le développement européen de la filière du biodiesel, «se fait de manière progressive et raisonnée. S’il a un impact sur les cours des oléagineux et des huiles, il n’est que relatif au regard de l’ensemble des facteurs mis en cause», affirme l'organisation.
Elle rappelle que l'augmentation des prix des matières premières agricoles est due à la conjonction de nombreux facteurs: accidents climatiques qui ont limité la production agricole en Australie, évolution des niveaux de vie en Asie qui fait exploser les importations de céréales, d’huiles et de protéines végétales vers ce continent, augmentation des cours du pétrole qui tire l’ensemble des marchés vers le haut, spéculation financière renforcée depuis la crise des subprimes.
Enfin, le niveau des cours des matières premières agricoles atteints aujourd’hui «doit être également vu comme l’opportunité de construire des filières agricoles compétitives et économiquement viables dans les pays pauvres, et notamment en Afrique», selon Proléa.
«L’aide alimentaire vers ces pays est une urgence aujourd’hui. La réflexion doit également se porter sur les moyens de s’affranchir de cette aide. C’est par la coopération et par l’investissement dans les infrastructures agricoles que se trouvent les réponses», estime l'organisation.