«Les gouvernements devraient éviter de réduire l’aide octroyée au secteur agricole des pays en développement et de recourir à des mesures commerciales protectionnistes en réponse à la crise financière mondiale», a mis en garde, mercredi, le directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), Jacques Diouf, cité dans un communiqué.
La FAO prévoit que les récoltes mondiales de céréales s'établiraient cette année (2008-2009) à un niveau record, avec 2,232 milliards de tonnes, soit près de 5% de plus qu'en 2007-2008. Cependant, 36 pays dans le monde «ont encore besoin d’une aide externe, compte tenu des pertes de récolte, des conflits, de l’insécurité ou des prix locaux qui demeurent élevés».
«Les prix des denrées sont en train de baisser, essentiellement face aux perspectives favorables de récolte mais aussi, entre autres, d’un ralentissement de l’économie mondiale», constate la FAO.
Elle alerte sur un scénario de «réduction des semis qui serait suivie d’une diminution des récoltes dans les principaux pays exportateurs». Etant donné que les stocks céréaliers demeurent bas, cela aboutirait «à un autre cycle de prix alimentaires records l’an prochain, une catastrophe pour des millions d’êtres humains qui se retrouveraient dès lors sans ressources et sans crédit», craint l'Organisation.
Le directeur général de la FAO voit d'autres conséquences négatives de la crise financière qui pourraient affecter l’agriculture et la sécurité alimentaire des pays en développement. «Les emprunts, les crédits bancaires, l’aide publique au développement, les investissements étrangers directs et les envois de fonds des travailleurs pourraient tous être mis à mal par l’aggravation de la crise financière», selon Jacques Diouf.
Il a rappelé que l'engagement, pris par les dirigeants mondiaux lors de la conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale en juin dernier, de prendre des mesures d'urgence pour lutter contre la flambée des prix.
«Le Sommet du G8 au Japon, un mois plus tard, a confirmé la résolution des dirigeants mondiaux d’affronter la sécurité alimentaire mondiale en tant que priorité absolue et a montré une volonté politique croissante d’inverser l’évolution alarmante de la faim dans le monde», ajoute la FAO. Pour Jacques Diouf, «il est vital de maintenir cette impulsion».
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