accueil  Accueil / Actualités / Crise agricole/Manifestations : les Jeunes Agriculteurs interpellent la France sur leur avenir (VIDEO)

Crise agricole/Manifestations

Les Jeunes Agriculteurs interpellent la France sur leur avenir (VIDEO)

Publié le jeudi 01 octobre 2009 - 19h03

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer
Crise agricole/Manifestations: les Jeunes Agriculteurs interpellent la France sur leur avenir. Photo GFA
Crise agricole/Manifestations: les Jeunes Agriculteurs interpellent la France sur leur avenir. Photo GFA

 

Visionnez le reportage sur la manifestation des membres de JA à Paris.

 

En attendant la journée nationale de mobilisation du 16 octobre 2009 à l'appel du syndicalisme majoritaire (FNSEA/JA) et pour «faire monter la pression», Jeunes Agriculteurs (JA) a organisé jeudi des actions, toutes filières confondues, dans plus de cinquante départements. Ils voulaient ainsi interpeller l’opinion et les pouvoirs publics sur «le besoin de perspectives des jeunes agriculteurs» et la nécessité d'encadrer les filières.

 

Ils étaient une quarantaine à Paris, près de la tour Eiffel. Sur des banderoles noires déployée le long de la façade du Trocadéro, un slogan: «France, crois en tes jeunes agriculteurs!». Une dégustation de produits agricoles était également offerte aux passants.

 

Pourquoi devant le tour Eiffel? «Il y a plus de cent ans, répond Jérôme Volle, secrétaire général de JA, les Français avaient le choix de la garder ou de la démonter. Les autorités de l'époque on choisi de la garder et elle est devenue l'emblème de la France. Si on veut que notre agriculture ne soit pas complètement démontée, il faut faire les choix politiques pour la structurer.»

 

Et William Villeneuve, président du syndicat, d'ajouter: «Demain, Paris sans la tour Eiffel, ce n’est plus Paris. La France sans son agriculture et ses produits de qualité, ce n’est plus la France non plus!»

 

Plusieurs manifestations ont également eu lieu jeudi en province à l’appel de Jeunes Agriculteurs, notamment à Bordeaux, Auch, Toulouse, Strasbourg et Arles.

 

Dans le Midi-Pyrénées, de grandes bâches noires portant, comme à Paris, l'inscription «France, crois en tes jeunes agriculteurs!» ont été accrochées par des dizaines de producteurs dans plusieurs villes, notamment à Toulouse (Hautes-Pyrénées) sur l'hôtel de ville, à Montauban (Tarn-et-Garonne) sur un pont enjambant le Tarn, à Auch (Gers) sur la principale place, ou encore sur les remparts du château de Rocamadour (Lot).

 

A Albi (Tarn), les JA ont déployé au pied de la cathédrale, à l'aide d'élévateurs, des bâches noires portant les inscriptions: «Puisque personne ne fait plus rien pour nous, on s'en remet à Dieu», «Pas de pays sans paysans, pas de revenu par charité, pas de paysans sans revenu». «Nous voulons vivre de notre métier. Le président Sarkozy veut rebâtir la politique agricole. On le prend au mot, qu'il le fasse, et vite», a déclaré Ludovic Marlot, président des JA 81.

 

A Lourdes (Hautes-Pyrénées), les Jeunes Agriculteurs ont également déployé une banderole à l'entrée des Sanctuaires. «Notre message est de dire qu'un territoire sans agriculteur ,c'est un peu comme Lourdes sans sa grotte», a déclaré Jean-Luc Cazabat, secrétaire général des JA 65.

 

A Montpellier, 5 tonnes de pommes et 8.000 litres de vin ont été déversés en seulement deux heures devant la direction départementale de l'agriculture, jeudi matin à 7 heures, par des producteurs de fruits et des viticulteurs.

 

A Bordeaux, c'est sur la façade du Grand Théâtre que des membres de JA ont déployé leur banderole de 40 mètres, avec toujours le même slogan: «France, crois en tes jeunes agriculteurs!»

 

«La France sans son agriculture n'aura plus sa notoriété mondiale», a soutenu Joël Fréret, président des JA de l'Aquitaine. «Plus que des aides d'urgence, nous demandons des perspectives, parce qu'un agriculteur qui s'installe ne s'installe pas pour deux ans, mais pour 20, 30 ans», a-t-il poursuivi. «Nous voulons une politique de prix rémunérateurs» qui passerait par «une régulation du marché», alors que «depuis des années, l'Europe a incité à produire», a ajouté M. Fréret.

 

A Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), commune que le Premier ministre François Fillon a dirigée entre 1983 et 2001, plusieurs dizaines de membres de JA ont muré dans la nuit de mercredi à jeudi l'entrée de l'hôtel de ville. Dans la matinée, au Mans, cette action devait également être suivie par la mise en place des bâches noires sur le tunnel de l'un des principaux axes routiers de la ville.

 

Des agriculteurs beaucerons ont déversé plusieurs dizaines de tonnes de pommes de terre, de blé et d'oignons sur la place des Epars à Chartres, avant de les distribuer au public. Cette action symbolique, organisée par la FDSEA de l'Eure-et-Loir et les Jeunes Agriculteurs, visait à sensibiliser la population à la situation très difficile que vit actuellement la profession, ont expliqué les organisateurs.

 

«Toutes les productions sont confrontées aujourd'hui à la chute dramatique des prix. Les agriculteurs vendent leurs productions en dessous des prix de revient», a souligné Eric Thirouin, président de la FDSEA 28.

 

Dans la nuit de mardi à mercredi, des agriculteurs avaient escaladé les échafaudages installés sur le portail sud de la cathédrale de Chartres, pour y accrocher une banderole de 15 mètres de longueur indiquant: «Chartres sans sa cathédrale, c'est comme l'Eure-et-Loir sans son agriculture, nos productions ont un prix.»

 

Les rues du centre de Strasbourg (Bas-Rhin) ont été envahies jeudi matin par plus de 1.500 tracteurs (un millier selon la police) représentant un important cortège de plusieurs kilomètres de longueur, selon Denis Ramspacher, président de la FDSEA du Bas-Rhin, l'un des organisateurs de cette action avec les Jeunes Agriculteurs du département. Les manifestants, issus de toutes les filières (lait, élevages, céréales, fruits et légumes) sont arrivés en convois, escortés par la police, en provenance de différents points de rendez-vous situés dans les cantons du département.

 

«Nous sommes plus nombreux que prévu», s'est félicité le responsable syndical. «Par le passé, on avait déjà réussi à rassembler 2.000 tracteurs à Strasbourg, mais il y avait des Haut-Rhinois et des Allemands», a-t-il précisé.

 

Après leur défilé, les manifestants ont déversé des pommes de terre, des choux, du maïs et divers fruits et légumes sur la chaussée alors que des banderoles proclamaient «Europe, n'oublie pas qui nourrit tes enfants!», «Lait, viande, céréale, rien ne va, c'est pour ça qu'on est là», ou encore «On veut des prix, pas des primes».

 

Le président du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, et celui du conseil régional de l'Alsace, André Reichardt (UMP), sont venus apporter leur soutien aux agriculteurs.

 

A l'issue d'une réunion près du Parlement européen, les manifestants ont symboliquement noyé dans une piscine de lait une marionnette à l'effigie de Mariann Fischer Boel, commissaire européenne chargée de l'Agriculture et du Développement rural. Ils l'ont ensuite brûlée.

 

Les convois de tracteurs ont perturbé la circulation dans tout le département et paralysé la moitié de la ville pendant une grande partie de la journée de jeudi.

 

Déjà mardi soir, les agriculteurs bas-rhinois avaient allumé simultanément sur une vingtaine de parcelles des feux, visibles de loin, afin de protester contre «l'ultralibéralisme».

B.V. et A.Ca.


Mots-clés : , ,

Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK