Les coopératives agricoles françaises doivent se moderniser de façon «impérative et urgente» pour faire face à la concurrence des groupes privés de l'agroalimentaire à l'échelle européenne et mondiale, selon une étude du cabinet Xerfi publiée mardi.
En France, les coopératives représentent 12% des entreprises du secteur agroalimentaire mais seulement 8% du chiffre d'affaires du secteur, relève l'étude. L'Hexagone recense quelque 2.300 coopératives.
Pour répondre à une intensification de la compétition internationale, les groupes coopératifs français doivent poursuivre leur politique de rapprochement, préconise Xerfi.
Le cabinet souligne ainsi le récent regroupement, dans le secteur de la viande, entre les français Bigard-Charal et Socopa qui a permis l'émergence d'un troisième acteur européen, derrière le danois Danish Crown et le numéro un, le néerlandais Vion Food (7 milliards d'euros de chiffre d'affaires).
Hors de l'Europe, la concurrence est également active avec la montée en puissance de la filière de la volaille au Brésil.
En France aussi, les groupes coopératifs doivent continuer à s'unir pour mieux négocier face aux centrales d'achat d'un côté et de l'autre face aux industriels de l'agroalimentaire, devenus de plus en plus puissants.
Le cabinet Xerfi recommande également que les coopératives s'impliquent davantage dans la transformation des produits, là où les performances économiques sont supérieures.
«Plus les performances économiques sont élevées, moins les coopératives sont présentes», souligne Xerfi, qui note l'absence de ces entreprises sur les secteurs les plus porteurs de l'agroalimentaire.
Parmi ceux-ci, la filière de la boisson ainsi que la biscuiterie, a chocolaterie-confiserie ou encore l'alimentation infantile. Des marchés où la domination de Nestlé et Danone est écrasante.